C’est un petit événement. Le festival Solidays, qui se déroulera cette année du 28 au 30 juin, fête avec ce cru 2013 ses 15 ans. Pour l’occasion, Radio VL sera présent à l’hippodrome de Longchamp.
14 mètres carrés, une chambre de bonne et deux étudiants bourrés d’ambition. La recette parait minuscule quand on voit le résultat qu’elle a donné plus de vingt ans plus tard. De l’expérience il a fallu en acquérir, un brin de chance aussi, et surtout rencontrer les bonnes personnes pour décoller. Jean-Jacques Goldman, le premier soutien, François-Henri Pinault, le premier financeur, et David Kessler, conseiller culture à l’époque du premier ministre Lionel Jospin à Matignon, sont les premiers batisseurs de l’épopée Solidays qui grâce à sa première visée, la solidarité, a pu voir le jour.
Solidarité
Le festival parisien Solidays est avant tout l’histoire d’un combat. Jean-Paul Huchon, le président du Conseil régional d’Île de France, principal soutien financier du festival, rappelle l’action prioritaire. La lutte contre le virus du Sida dont la « perception est en fort recul chez les jeunes« . Comme le souligne le Président d’Honneur, Antoine de Caunes, le problême est d’autant plus important dans une génération qui a vécu en permanence avec le virus autour d’elle. « Le nombre de dépistages n’augmente pas. On multiplie pourtant encore les actions de sensibilisation. En 2007, c’était près de 21 millions d’euros qui avaient été investis pour la lutte contre le développement du virus, et pour la prévention dans une région qui est la plus touchée du pays. » Les actions en liaison avec les Centres régionaux d’information et de prévention du sida (CRIPS) se sont multipliés sans pour autant que la perception de l’importance de la prévention n’évolue. C’est aussi que Jean-Paul Huchon a fait du festival Solidays son petit bébé. Selon lui, il est le « point culminant de la mobilisation, de la lutte contre la discrimination des personnes séropositives, et l’occasion de rendre hommage à tous les bénévoles de l’association Solidarité Sida« .
Alors oui comme le rappelle Luc Barruet, le directeur fondateur de l’association Solidarité Sida et créateur de Solidays, c’est vrai que pour beaucoup les concerts sont la motivation première. Mais c’est également l’occasion de créer des vocations à travers le village associatif situé au coeur du festival. Un passage quasiment obligatoire, et qui permet la rencontre entre les associations et les festivaliers qui savent la cause première des organisateurs de leur rendez-vous annuel. Cette année, Solidays fête ses quinze ans et en profite également pour adresser un message porteur d’amour. Cette édition 2013 aura lieu fin juin, quelques semaines après les premiers mariages homosexuels qui sont également des personnes peu renseignées sur la protection et ses risques. la France est pourtant un acteur majeur de la sensibilisation comme premier pôle européen.
Festival référence
Marco Prince, le responsable de la programmation, sait également que Solidays dégage une atmosphère de plaisir, et de partage. Dans le choix des artistes et l’organisation l’accent a également été porté sur cette perception essentielle. Cette année encore des prises de risque ont été entreprises pour offrir aux festivaliers une prog en concordance avec l’ADN de base du festival. Les artistes le savent à l’image de Christophe Mali du groupe Tryo qui sera sur scène le dimanche qui définit Solidays comme « un rendez-vous solidaire que personne ne voudrait rater et qui reste un plaisir énorme en tant qu’artiste et en tant que festivalier« . Des artistes populaires, des groupes en devenir, le tout pour un cocktail explosif qui porte Solidays dans le top 3 des rendez-vous estivaux. « 80 concerts contre le sida » où s’entremêleront le rock endiablé des Hives, l’électro décomplexé de Breakbot ou de C2C, et la groove de Maceo Parker. En tête d’affiche, le DJ français David Guetta clôturera cette quinzième édition le dimanche soir alors que la part belle à la chanson française sera offerte par Matthieu Chedid et sa désormais fameuse Mojo Party. Egalement à ne rater sous aucun prétexte, les petites perles telles que Juveniles, que l’on avait découvert au Printemps de Bourges, les performeurs de La Femme, ou les Belges de BRNS qui sont un coup de coeur assuré. 2013 sera historique pour Solidays en terme d’affluence. A un mois du début du festival, les pass 2 jours et 3 jours sont déjà épuisés, le camping complet, et les places pour le samedi également. Il reste encore quelques tickets pour le vendredi, et le dimanche pour les plus rapides et chanceux.
Antoine de Caunes, le Président d’Honneur de l’association Solidarité Sida, aurait préféré « ne pas être là, signe que la maladie recule. » Mais la volonté, l’humoriste n’en manque pas, et ce combat il le défend depuis le début. Le but premier de Solidays, selon lui, est bien sur de récolter des fonds. « Depuis le début de l’aventure, c’est déjà 17 millions d’euros qui ont été récoltés pour travailler avec près d’une centaine d’associations« . Sensibiliser toujours plus, tel sera donc l’objet en plus de la musique de ce quinzième Solidays. Ce combat contre la maladie, cette volonté acharnée, ce travail des parrains (François Xavier Desmaison, Sébastien Folin, MC Solaar entre autres), voilà ce qui fait du festival parisien un événement unique au monde. Les 165 000 festivaliers qui seront présents fin juin ne s’y sont pas trompés.