Tiantian, bébé chinois né en décembre dernier, était orphelin avant même sa création. La raison ? Ses grands-parents se sont engagés dans une longue bataille judiciaire concernant quatre embryons fertilisés par les parents avant leur mort.
Shen Ji et Liu Xi ne verront jamais leur progéniture. Le couple est mort dans un accident de voiture, il y a 4 ans. C’était en mars 2013, à l’époque les amoureux avaient entamé les démarches pour une fécondation in vitro. Après une longue bataille judiciaire menée par leurs parents, leur bébé Tiantian a vu le jour. C’était en décembre dernier.
Le fruit d’un long feuilleton judiciaire
C’est un cas compliqué qu’a eu à gérer la justice chinoise, car cette requête était inédite. Pour éviter une procédure couteuse et risquée, les grands-parents ont refusé d’attaquer l’hôpital mais les parents de Shen ont attaqué ceux de Liu. Ils gagnent finalement leur procès sous prétexte que « les embryons laissés par Shen et Liu sont les seuls porteurs de deux lignées familiales, ils portent la mémoire de leurs parents et peuvent leur apporter de la consolation émotionnelle ». Cette première victoire ne signifiait pas victoire totale. Il a fallu trouver une mère porteuse ailleurs qu’en Chine, où le procédé est illégal. La solution a été trouvée au Laos, neuf mois plus tard naît Laos -« Douceur » en chinois-.
« Ce garçon est destiné à être triste »
Il faut maintenant que les grands-parents prouvent leur lien de parenté avec un test ADN, sous peine d’en perdre la garde. Espérant que cet enfant participera positivement au deuil de la famille, son grand-père paternel a toutefois déclaré :« Ce garçon est destiné à être triste à son arrivée dans le monde. Il n’a pas de parents. Nous devrons lui dire un jour la vérité, c’est inévitable ».
Pour l’instant, l’enfant va bien. Il vient se fêter ses 100 jours d’existence, et il aurait «les yeux de sa mère mais ressemble plus à son père » , selon sa grand-mère maternelle.