L’Extrême-Orient est à l’honneur avec la projection de Les Eternels ou Ash Is Purest White ou Jiang Hu Er Nv (pour les plus sinophones d’entre vous) réalisé par Jia Zhang-ke. On espérait un thriller pêchu et chiadé made in China, bien mal nous en a pris ! [Compétition]
En 2001, la jeune Qiao est amoureuse de Bin, petit chef de la pègre locale de Datong. Alors que Bin est attaqué par une bande rivale, Qiao prend sa défense et tire plusieurs coups de feu. Elle est condamnée à cinq ans de prison.
Avant d’entrer dans les détails, je me dois de préciser un point capital. Au Festival de Cannes et d’autant plus dans le cadre de la fameuse Compétition, les thrillers au sens le plus strict du terme sont systématiquement honnis. A la place, nous avons droit à de pseudo-thrillers (comme le film d’ouverture, Everybody Knows) ou des méta-thrillers (Border, par exemple, qui mêle une trame fantastique à une intrigue policière). En réalité, les seuls qui ont le « droit » de présenter des thrillers à Cannes sont les Asiatiques (Chinois, Coréens et autres Nippons). J’appelle cet axiome cannois, la jurisprudence du « thriller jaune ».
Mais contre toute attente, les Eternels, signé Jia Zhang-ke est l’exception qui confirme la règle. Plat, mou, apathique : voici un bref florilège des adjectifs pouvant qualifier l’œuvre dudit Chinois.
La ribambelle d’acteurs composant cette pègre du dimanche matin sont en total roue libre : réactions à retardement, commentaires de texte, présence marionnettique, charisme sous le seuil de pauvreté. Et dire que certains exigent derechef un prix d’interprétation pour Zhao Tao !
Ils ne sont d’ailleurs pas aidés par un réalisateur qui semble spectateur de son propre film. La mise en scène est syphilitique, littéralement souffreteuse. Et l’intrigue, tout en étant péniblement familière, demeure des plus alambiquées. Retenir noms et visages tient de l’exploit. Car comme dirait l’autre, « y a rien qui ressemble plus à un Coréen qu’un autre Coréen »… surtout lorsque ces Coréens ont l’outrecuidance de s’avérer Chinois.
NOTE : 3/10
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