Le mécénat culturel d’entreprise est dopé en France depuis 2003
La Loi Aillagon a eu les résultats escomptés
La loi Aillagon de 2003 encourage le mécénat culturel en réduisant de 66% les impôts des entreprises mécènes. En 2003, la culture du mécénat d’entreprise n’existe presque pas; 15 ans plus tard, 14% des entreprises sont mécènes.
Résultat, la France est un eldorado pour les fondations qui ont éclos ces dernières années (l’île Seguin ou a fondation Louis Vuitton à Paris, Fondation Luma à Arles etc).
D’après les statistiques de Admical, les fonds privés touchent en première place la préservation du patrimoine, bâti ou paysager, puis la musique et les musées. La littérature arrive en dernier dans le classement.
Résulat:l’argent privé est de plus en plus présent dans les institutions publiques pour financer des projets d’utilité générale (particulièrement culturels).
Argent philanthropique ou budget de communication?
L’idée d’une responsabilité sociétale des entreprises s’est imposée avec force récemment. Le mécénat culturel pourrait être une preuve de la prise de conscience des entreprises du rôle qu’elles jouent dans la société. Ici, la culture est d’intérêt général car elle participe au « vivre ensemble » des communautés. Cependant, cela n’empêche pas que le choix du mécénat culturel soit motivé par des impératifs de communication ou de défiscalisation des revenus. C’est ce qu’entendait le Monde à propos de la fondation Louis Vuitton, en octobre 2014.
Vers un tout-mécénat?
Aux États-Unis, la culture dépend entièrement des fonds privés. Le système culturel est intégralement privatisé ce qui tend à faire couler les petits projets culturels, peu visibles ou trop subversifs. De plus, les projets culturels peuvent craindre des coupes brutales de crédit de la part des mécènes, ce qui est moins à craindre quand l’argent provient de subventions publiques. D’un autre côté, doper le mécénat permet d’allouer de plus grands budgets à la culture, car on ne peut nier l’importance des fonds privés dans le secteur culturel.
Le financement collaboratif apparaît alors comme un supplément intelligent au mécénat d’entreprise. Rendu possible grâce aux plateformes numériques comme KissKissBankBank, il garantit une certaine diversité des sources de financement de la culture. Tout le monde est susceptible de demander des fonds à la plateforme à condition que les projets à financer répondent à certains critères de solidarité ou de créativité. Et n’importe qui peut être mécène.
★ Bande Dessinée ★
Dernier jour pour participer au projet des Éditions Revival, la BD qui réconcilie les Anciens et les Modernes ! ? ►https://t.co/r9KAoowD8Y pic.twitter.com/KBtMgxbGFK— KissKissBankBank (@Kissbankers) 24 juillet 2018
A lire aussi: Le Louvre fait appel au mécénat individuel pour préserver des trésors égyptiens