De retour de vacances après deux semaines au fort de Brégançon, Emmanuel Macron entend maintenir le rythme des réformes. Le président de la République a tenu ce mercredi le premier conseil des ministres de la rentrée avant une réunion budgétaire visant à rendre les derniers arbitrages pour 2019. VL fait le point sur les dossiers à venir pour l’an II de la présidence Macron.
La réforme des retraites
L’exécutif envisage la mise en place d’un système de retraite par points ainsi que la suppression des 42 régimes spéciaux. “Nous créerons un système universel des retraites où un euro cotisé donne les mêmes droits, quel que soit le moment où il a été versé, quel que soit le statut de celui qui a cotisé”, avait promis le candidat d’En Marche durant la campagne. Un engagement auquel s’ajoute celui de ne pas modifier l’âge de la retraite ainsi que le niveau des pensions.
Les concertations avec les partenaires sociaux reprendront en septembre, alors que la présentation d’un projet de loi en conseil des ministres et son examen devant le Parlement sont prévus à l’été 2019. En revanche, conformément à la promesse d’Emmanuel Macron, l’application de la réforme ne se fera qu’à partir de 2025.
La réforme de l’assurance chômage
C’est le second dossier essentiel de la rentrée pour Emmanuel Macron. Les partenaires sociaux doivent, à la demande du gouvernement, renégocier les règles de l’assurance chômage pour la troisième fois depuis 2017. L’exécutif prévoit la création d’une allocation chômage de longue durée et l’instauration d’un système de bonus-malus sur les cotisations patronales afin de sanctionner les entreprises abusant des contrats courts. Une concertation fin août doit fixer le cadre de la négociation qui devrait avoir lieu entre cet automne et le mois de février 2019.
Le plan de lutte contre la pauvreté
Plusieurs fois reporté notamment en raison de la coupe du monde de football en juillet, le plan anti-pauvreté est finalement présenté le 15 septembre prochain et devrait entrer en vigueur le 1er janvier 2019. Un dossier essentiel pour Emmanuel Macron, régulièrement considéré comme le “président des riches”.
Des mesures importantes sont attendues, visant à rompre avec le “déterminisme de la pauvreté” qui touche près de 9 millions de personnes en France. L’instauration progressive d’un versement social unique, l’obligation de formation jusqu’à 18 ans pour les mineurs ayant quitté l’école, de même que la mise en place de petits-déjeuners gratuits dans les écoles de certaines communes ou encore la mise en place d’un bonus financier pour les crèches accueillant des enfants défavorisés devraient notamment y figurer.
La réforme de l’hôpital et du système de santé
La réforme portant sur la transformation de l’hôpital et du système de santé, initialement prévue au printemps puis reportée à l’automne, entend répondre au malaise actuel des soignants et des hôpitaux.
Les cinq chantiers identifiés par le gouvernement au mois de février dernier restent la qualité et la pertinence des soins, les modes de financement des hôpitaux, la formation et qualité de vie au travail du personnel de santé, ainsi que le virage numérique et l’organisation territoriale des soins.
Afin de désengorger les hôpitaux, Agnès Buzyn envisage de favoriser la médecine de ville ainsi que la prévention. La ministre de la Santé a en revanche assuré que la réforme ne prévoirait “aucune fermeture d’un hôpital de proximité”, mardi 21 août sur franceinfo.
« Il n’y aura aucune fermeture d’un hôpital de proximité » promet Agnès Buzyn, ministre de la Santé#8h30 pic.twitter.com/YyIjhRZTco
— franceinfo (@franceinfo) 21 août 2018
D’après la ministre, l’Etat réfléchirait par ailleurs à faire prendre en charge les arrêts maladie de courte durée – entre le quatrième et le septième jour d’absence – par les patrons et non plus par l’assurance-maladie, selon un entretien au JDD le 12 août dernier.
La loi agriculture et alimentation
La loi agriculture et alimentation est également attendue, puisque censée améliorer l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agro-alimentaire entre agriculteurs, transformateurs et distributeurs tout en mettant fin à la guerre des prix. Examiné par le Parlement jusqu’à la fin du mois de juillet, le projet de loi doit de nouveau l’être le 12 septembre prochain.
La loi Pacte
L’objectif affiché par le gouvernement à travers loi PACTE (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) est de favoriser la croissance économique des entreprises, notamment les TPE-PME, tout en associant les salariés aux résultats. Le texte porté par le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, devrait être examiné avant la loi constitutionnelle dont le calendrier reste peu clair.
La réforme constitutionnelle
La réforme constitutionnelle, bien que reportée en raison d’interruptions de séance liées à l’affaire Benalla lors de son examen à l’Assemblée, reste “l’une des priorités de la rentrée” selon le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux. Cependant, la principale difficulté pour le gouvernement est à présent de trouver une date dans l’agenda déjà très chargé de l’Assemblée.