Douze ans après sa suppression, le Maroc va rétablir le service militaire obligatoire pour les jeunes. Cette fois, hommes et femmes de 19 à 25 ans devront dédier un an de leur vie à la conscription.
Lundi 20 août, le Conseil des ministres, présidé par le roi Mohammed VI, s’est réuni pour adopter le projet de loi rétablissant le service militaire chez les jeunes. Au préalable présenté au Conseil du gouvernement, le texte sera une nouvelle fois débattu au Parlement en octobre 2018. Femmes et hommes de 19 à 25 ans sont concernés par cette nouvelle décision du gouvernement. Auparavant, le service militaire, suspendu en août 2016, durait un an. Hommes de 20 à 35 ans devaient obligatoirement suivre la conscription, et les jeunes femmes de 20 à 27 ans – sans enfants à charge et célibataires – pouvaient volontairement se présenter.
Promouvoir le patriotisme chez les jeunes : c’est l’objectif premier de la remise en place de la conscription marocaine. Le projet de loi deviendra officiellement loi après publication dans le bulletin officiel. Elle établira les exemptions, droits et responsabilités de tous les participants au service militaire. Le souverain souhaite corréler les droits et devoirs imputés à la citoyenneté.
Aider les jeunes à bien s’insérer dans la vie professionnelle et sociale
Avec consternation, Mohammed VI veut dénoncer « notre système éducatif » qui « fonctionne comme une machine à fabriquer des légions de chômeurs ». Il désire inciter une politique davantage concernée par l’avenir de la jeunesse marocaine. Avec un haut taux de chômage chez les jeunes – malgré une croissance qui se porte mieux : 4 % en 2018 contre 1,2 % en 2017 -, Mohammed VI souhaite être à l’écoute de cette jeunesse en détresse. Dans ce contexte, le souverain accompagne de la ressurgence du service militaire, une réforme éducation basée sur un nouveau modèle pédagogique. La scolarisation sera désormais obligatoire de quatre ans à seize ans – un an de plus qu’actuellement -. Une telle politique témoigne d’une réelle volonté d’améliorer l' »intégration dans la vie professionnelle et sociale » des jeunes.
Selon le Haut Commissariat au Plan – l’institut statistique -, quatre jeunes sur dix sont au chômage dans le milieu urbain. Le décrochage scolaire concerne deux tiers des jeunes et la moitié de ceux qui travaillent ne gagnent qu’un faible salaire. 75 % d’entre eux ne possèdent aucune couverture sociale.