Laurent Wauquiez, le chef de file LR a attaqué la politique d’immigration de Macron lors de sa rentrée politique, le dimanche 26 Août.
L’ascension du mont Mézenc, entre la Haute-Loire et l’Ardèche est un rendez-vous annuel avec les électeurs depuis 2012. Cette année, Laurent Wauquiez y voit l’opportunité de dénoncer les « illusions du macronisme ». Effectivement, il a pu mettre en relief son opposition à la politique migratoire du gouvernement.
Envolées identitaires…
Le Président LR a violemment critiqué la politique migratoire du gouvernement. En particulier, il a affirmé que l’immigration de masse constituait une « menace culturelle pour la civilisation européenne ».
Notre responsabilité est immense. Faire en sorte qu’il reste quelque chose de la civilisation, de notre art de vivre, de l’héritage français pour que la France puisse encore susciter du désir. Vive la République et vive la France. #Mézenc
— Laurent Wauquiez (@laurentwauquiez) 26 août 2018
Défendre son identité, être attaché à son pays, aimer sa culture, croire à la nécessité des frontières, c’est tout cela qu’Emmanuel Macron a qualifié de « passions tristes ». #Mézenc
— Laurent Wauquiez (@laurentwauquiez) 26 août 2018
Le sentiment d’une menace extérieure pesant sur une identité européenne fragilisée était donc l’argument clé de son discours. Ainsi, pour préserver la civilisation européenne, Wauquiez appelle à la révision de l’accueil des migrants. « Nous ne devons plus laisser ces bateaux [humanitaires] accoster dans les ports européens ».
Ces propos véhiculent l’idée d’un violent choc inter-civilisationnel et d’une société clivée culturellement. Ce que conteste vivement Jean-François Dubost, agrégé d’histoire, spécialiste de la question migratoire à Amnesty International France.
« Plus globalement, la question des migrations, ou de l’immigration, est toujours posée comme un problème, une menace, un mal. pour sortir de l’impasse, il faut changer d’approche: la migration a toujours existé et elle existera toujours. C’est une réalité. Ce n’est pas un problème mais un défi et une opportunité à bien des égards ».
Dilution des idées frontistes dans le paysage politique.
Comme le remarque Le Monde, de plus en plus d’idées frontistes sont recyclées dans le reste du paysage politique. Les idées propres au FN des années 1990 ont infiltré d’autres partis politiques. Les propos de Wauquiez a en effet quelques similitudes avec le discours identitaire traditionnellement attribué à l’extrême droite. Nathalie Loiseau, ministre chargée des affaires européennes a déclaré qu’elle était « surprise de ce discours, [qu’elle a] trouvé très proche de celui de l’extrême droite ». La ministre a aussi pointé une « droitisation des Républicains, qui jouent avec la peur ». Cette stratégie a souvent servi au FN, devenu RN:
.@wdesaintjust : « L’insécurité, liée à l’immigration, inquiète les Français. Nous vivons un ensauvagement de notre pays, nous le voyons avec la multiplication des attaques au couteau. » #E1Matin
— Rassemblement National (@RNational_off) 24 août 2018