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Coup de cœur – On a vu pour vous … la saison 2 de Zone Blanche

Après presque deux ans d’une attente insoutenable, Zone Blanche saison 2 arrive et le verdict est sans appel : c’est encore mieux que la saison 1.

C’est quoi Zone Blanche saison 2 ? Deux mois ont passé. L’automne est là. Le Major Laurène Weiss s’est remise des trois balles qu’elle a reçues dans le ventre. Il semble qu’on lui ait accordé une « deuxième chance ». Mais pour quoi faire ? Laurène est bien décidée à ne pas reproduire les erreurs du passé et s’ouvre aux autres. Mais comment parler après toutes ces années murée dans le secret ? Comment dire que « l’Homme des Bois », qui l’a enlevée l’année de ses 18 ans et qu’elle traque depuis toujours, est peut-être celui qui l’a ramené à la vie ? Surtout que chacun autour d’elle n’est pas prêt à l’entendre. Alors que la forêt de Villefranche est menacée par la pollution venant de la carrière des Steiner, est-il possible que quelque chose se soit réveillé pour la défendre ? Pour en avoir le cœur net, Laurène se met en quête d’un sanctuaire celte perdu dans la forêt. Mais que celui qu’elle cherche soit homme, dieu ou démon, Laurène va vite acquérir la certitude que les habitants de Villefranche courent un danger plus qu’imminent. Car l’automne chez les celtes, c’est le début du Temps Noir, ce moment de l’année où Cernunnos lui-même revient… du royaume des morts. Il est bon d’être de retour à Villefranche.

Suliane Brahim (Laurene Weiss)

Zone Blanche : le danger de la saison 2 ?

En 2017, Zone Blanche est l’une des séries intenses proposées sur France 2. Avant même sa diffusion, elle se retrouve sélectionnée dans des festivals importants. Très vite, en la voyant, on constate à quel point elle tranche non seulement dans la grille de France Télévisions mais, plus largement, dans le PAF.
Série sombre, à l’univers très travaillé, Zone Blanche est la petite bombe de cette année 2017. Si la moyenne des audiences la situe un peu en dessous des autres marques de France 2, rien d’inquiétant quand on touche au genre sur une grande chaîne, c’est forcément segmentant. Sans oublier le fait que France 2 inaugure avec Zone Blanche une nouvelle case pour la fiction française où tout est à conquérir car pour la première fois en concurrence avec la fiction française de TF1.
Le risque pour cette nouvelle saison est double : décevoir et retropédaler. Décevoir car le syndrome de la saison 2 a touché beaucoup de séries dans le monde entier (souvenons nous de Lost ou Desperate Housewives). Quand une série a marqué, on peut craindre qu’elle se repose sur ses acquis et fasse moins bien. Rétropédaler car la chaîne aurait pu intervenir pour demander de lever le pied sur les éléments segmentants (la mythologie, le côté très noir de la série). On vous le dit tout de suite : la série non seulement ne déçoit pas, mais surpasse la saison 1 en assumant encore un peu plus son univers.

Hubert Delattre (Martial Ferrandis, nounours), Suliane Brahim (Laurene Weiss)

Zone Blanche : une saison 2 surpassant la première

Zone Blanche saison 2 est une réussite totale. Dès son ouverture, en élargissant sa mythologie avec un flashback qui nous emmène au temps de l’Empire Romain (si si) !!), Zone Blanche ne joue pas la carte de la facilité et entend poursuivre ce qu’elle a entreprit dans la première saison. La narration consent à un petit saut dans le temps nécessaire de 2 mois pour nous permettre de retrouver Laurène dans un meilleur état qu’on ne l’avait laissé. Mais immédiatement derrière, elle renoue avec sa trame mélangeant polar très sombre et mythologie, les deux étant toujours très liés (à la manière de Fringe). Explorant les conséquences des événements douloureux de la saison 1, la saison 2 ouvre son récit en introduisant de nouveaux personnages (Marina Hands envoûtante en héroïne lynchienne puissante et charnelle) et ne fait de compromis avec rien. Zone Blanche est l’une des rares séries des chaînes hertziennes qui assume ce qu’elle est et ce qu’elle veut faire, sans jamais dénaturer son propos au nom d’enjeux extérieures. Sombre elle était, sombre elle demeure et sombre elle reste jusqu’au bout des 8 nouveaux épisodes … mais sans jamais oublier d’embarquer le spectateur dans son univers et dans ses multiples arches.
Si la saison 1 posait les bases de l’univers et des personnages, la saison 2 complexifie l’ensemble, non pas pour perdre le spectateur, mais pour densifier ce qu’elle raconte (un peu à l’image de cette mystérieuse « créature » des bois aperçue en saison 1 et dont on découvre des éléments importants en saison 2).

Gilles Vandeweerd (Flavius), Dominique Bettenfeld (Domitius)

Durant ces 8 épisodes, Mathieu Missoffe démontre son savoir faire indéniable non seulement dans l’écriture de son récit, mais aussi dans une parfaite connaissance de la manière dont ses illustres prédécesseurs anglo-saxons ont agencé les éléments narratifs pour à la fois construire l’histoire présente tout en préparant le terrain pour d’autres saisons. L’ultime épisode de la saison 2 en fait la parfaite démonstration. Résolvant des éléments présents depuis le début, elle ouvre sur de nouvelles perspectives réjouissantes pour la saison 3 (si la saison 3 voit le jour).
La narration sait surtout jouer avec nous en donnant l’impression de solder les comptes de personnages clé mais redistribue en réalité les cartes pour créer par la suite de nouveaux enjeux (toute l’intrigue autour des Steiner, « méchants » de la série, est en ça une parfaite réussite).

Marina Hands (Delphine)

Tout en étant sombre et intense, Zone Blanche saison 2 est une parfaite série de divertissement (au sens noble du terme) car elle embarque le spectateur dans un univers décomplexé où l’on assume tout, rendant l’ensemble extrêmement fun. 
Plaisir des yeux et des oreilles, Zone Blanche ne cesse de nous réjouir. Espérons maintenant qu’après avoir permis à cette saison 2 de se faire, France 2 ne la sacrifiera pas sur son sanctuaire de l’audience et lui permettra d’aller jusqu’au bout.


Points forts de Zone Blanche saison 2

L’écriture maîtrisée et qui ne cesse de s’enrichir
La réalisation stylisée, soignée
Une bande originale sublime et envoûtante
Un casting puissant avec cette année une mention spéciale à Suliane Brahim, Marina Hands, Laurent Capelluto, Camille Aguilar et le charismatique méchant Olivier Bonjour.

About author

Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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