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Mediapart refuse d’ouvrir ses portes lors d’une perquisition

Dans le cadre de l’enquête concernant les écoutes d’Alexandre Benalla révélées par Mediapart, une tentative de perquisition a eu lieu dans les locaux du journal. Sauf que les portes du 8 passage Brulon dans le XIIème arrondissement sont restées fermées aux policiers qui ont tenté de pénétrer.

C’est via Twitter que l’on apprend que le journal Mediapart a refusé une perquisition dans leurs locaux, les policiers justifiant l’acte par une enquête pour atteinte à la vie privé d’Alexandre Benalla. “Deux procureurs, accompagnés de trois policiers, ont voulu perquisitionner ce matin, à 11 h 10, les locaux de Mediapart dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet pour (notamment) atteinte à la vie privée de M. Benalla”, ont-ils écrit sur le compte Twitter du site. “Cette enquête, qui vise les enregistrements révélés par Mediapart, est susceptible d’atteindre le secret des sources de notre journal, ont-ils ajouté. C’est pourquoi nous avons refusé cette perquisition.”

Les enregistrements à l’origine de cette perquisition, ont en effet une nature problématique : l’on entend distinctement une voix, associée à celle de Benalla, se vanter d’avoir le soutien du Président Macron même en cas de problèmes. Ces enregistrements sont devenus l’un des nombreux rebondissements dans ce que l’on nomme aujourd’hui “l’Affaire Benalla”, une affaire qui fait couler beaucoup d’encre depuis juillet dernier avec le licenciement de ce dernier suite à ses agissements pendant une manifestation.

 

L’explication de Fabrice Arfi, co-auteur de l’article avec les enregistrements.

“Vers 11 h 10 sont arrivés au journal deux procureurs et trois policiers pour une perquisition, dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris pour, notamment, atteinte à la vie privée, après la publication par Mediapart d’articles sur des enregistrements de l’ex-conseiller de l’Elysée. D’autres motifs étaient aussi cités, tous liés aux conditions d’enregistrement de ces documents. Ces motifs montrent que cette perquisition est une mise en danger majeure de nos sources. Comme le droit nous y autorise, parce que c’est une enquête préliminaire, nous avons refusé. Et dénoncé cette situation extravagante. Le procureur n’a pas exclu de revenir avec un mandat du juge des libertés et des détentions, qui rendrait la perquisition coercitive.

Le journaliste poursuit :

“Cette tentative de perquisition est d’autant plus folle que, ce vendredi soir, Mediapart a reçu une réquisition, dans le cadre de l’enquête sur les violences du 1er-Mai pour avoir accès aux enregistrements de M. Benalla que nous avons révélés jeudi. Et, ce matin, nous avons répondu que nous étions d’accord pour en transmettre le contenu, déjà évoqué dans nos articles. Nous pensons que les enquêteurs sont intéressés par ces bandes car M. Benalla semble notamment violer son contrôle judiciaire en rencontrant M. Crase. La police et le parquet ne voient pas de problème à ne pas réussir à mener une perquisition chez M. Benalla mais se rendent dans un journal quelques jours après des révélations, pour faire une perquisition en défense d’un mis en examen… Cela ressemble à un scandale. Jamais, à Mediapart, nous n’avons eu de perquisition, même pas dans l’affaire Bettencourt.”

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