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Le Japon autorise la création d’embryons mi homme-mi animal

Le pas a été franchi ! Le chercheur japonais Hiromitsu Nakauchi vient d’obtenir l’accord du gouvernement de son pays, le 24 juillet, pour développer des embryons d’animaux dans lesquels sont implantées des cellules humaines.

Des animaux donneurs d’organes

L’expérience controversée a pour but de pallier le manque de donneurs d’organes à travers le monde. Hiromitsu Nakauchi a l’intention de développer des animaux porteurs d’organes constitués de cellules humaines que l’on pourra transplanter à des patients. Le chercheur doit d’abord mener l’expérience sur des embryons de souris hybrides, soucieux de progresser avec prudence et d’acclimater la communauté scientifique et le grand public à ce type d’expériences.

Cultiver des cellules humaines dans des embryons de souris et de rats. Depuis mars dernier, les « chimères » sont autorisées au Japon mais ces embryons hybrides n’ont pas le droit de se développer plus de 14 jours, 28 jours aux Etats-Unis. Ces travaux sont dirigés par le Professeur Hiromitsu Nakauchi, chercheur à l’université de Tokyo et à l’université de Stanford aux États-Unis.

Des expériences légales en France

En France, les limites de la loi sont beaucoup plus floues. Elle interdit de transférer des cellules-souches embryonnaires humaines dans des embryons d’animaux mais autorise la recherche sur les cellules pluripotentes induites. Des cellules adultes forcées à retourner à l’état de cellules embryonnaires.

«Des greffes où le donneur et le receveur appartiennent à des espèces différentes, ont lieu tous les jours», indique le Docteur Hervé Chneiweiss, neurologue et directeur du comité d’éthique de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale. « C’est grâce à elles qu’ont pu être développées et testées de nombreuses chimiothérapies».

Aux États-Unis, de telles expériences sont autorisées. C’est d’ailleurs la raison qui a poussé le Professeur Hiromitsu Nakauchi à prendre un poste à l’université de Stanford. Leur financement fait toutefois l’objet d’un moratoire depuis 2015. Ces études ne sont donc plus financées par des fonds publics.

Est ce une solution viable ?

La décision du ministère japonais et les travaux du chercheur posent plusieurs problèmes. Beaucoup de scientifiques craignent que les cellules implantées dans un embryon animal ne se cantonnent pas aux organes que l’on cherche à développer et qu’elles se propagent dans son organisme et endommagent le cerveau.

Hiromitsu Nakauchi répond que la question est centrale au sein de ses travaux. Il compte créer un animal ne disposant pas des gènes indispensables à la formation des cellules d’un organe précis. Le scientifique compte ainsi injecter des cellules souches pluripotentes, cellules qui ne sont pas encore développées et pourront donc devenir des cellules de n’importe quel organe. Elles serviront à développer l’organe manquant et, théoriquement, sans se propager. 

Le scientifique avait déjà créé un pancréas de souris chez un rat grâce à cette technique. Ce pancréas a permis de guérir la souris diabétique chez laquelle il a été greffé.

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