Médiocres en championnat, l’Olympique lyonnais et les Girondins de Bordeaux ne vont pas beaucoup mieux en Ligue Europa. Le premier cité a dû se contenter du match nul, hier soir, contre les Portugais du Victoria Guimaraes (1-1), pendant que le second s’inclinait à domicile face au Maccabi Tel Aviv. Une soirée de plus à vite oublier.
Qu’elle semble loin, la saison 2009-2010. Cette année là, Bordeaux et Lyon, alors au sommet du football français, se retrouvaient pour un duel fratricide en quart de finale de la Ligue des Champions. Les Gones atteignaient alors la première demi-finale en C1 de leur histoire et les Bordelais, champions de France en titre, pouvaient se satisfaire d’un excellent parcours. Mais aujourd’hui, les rôles ont bien changé. Lyon a perdu de sa splendeur et doit composer avec une équipe très jeune et très peu expérimentée ; Bordeaux se traîne lui comme une âme en peine, aux portes d’une crise presque inévitable. Et leur début de parcours en Ligue Europa aggrave encore un constat d’échec déjà bien lourd à porter.
Bordeaux en plein marasme
La veille, l’entraîneur bordelais Francis Gillot avait annoncé la couleur en conférence de presse : « On ne va pas se raconter des histoires et faire les hypocrites. Dans la situation où on est, on se doit de faire attention au championnat. L’année dernière, on était quatrièmes à la trêve, la question ne se posait pas, et on a d’ailleurs fait de très bonnes choses en Coupe d’Europe (huitièmes de finale, ndlr), mais aujourd’hui, la tête est quand même au championnat. ». Avec une seule petite victoire au compteur, toutes compétitions confondues, depuis le début de saison, il était presque évident que les Girondins allaient très vite se désintéresser de la Ligue Europa. Et si certains en doutaient encore après la défaite inaugurale à Francfort (3-0), la composition d’équipe annoncée pour cette 2e rencontre face au Maccabi Tel Aviv ne laissait plus aucun doute. Les habituels titulaires Carrasso, Diabaté, Mariano et Henrique étaient laissés au repos, pendant que Chalmé et Sacko débutaient pour la première fois. Un « turn-over » qui ne présageait rien de bon. Et même s’ils ouvraient le score par Jussie (48’), les Bordelais étaient rattrapés par leurs démons, et s’inclinaient suite à des buts d’Itzhaki (71’) et Mikha (79’), dans un stade Chaban-Delmas presque désert. Et, avec les sorties sur blessures de Maurice-Belay et Nguemo, la soirée virait au cauchemar. « Je suis déçu du résultat, mais je m’attendais à un match comme celui-là avec des joueurs qui n’ont pas le rythme. L’essentiel c’est le championnat, on n’a pas l’effectif pour jouer sur les deux tableaux avec le peu de recrues qu’on a eu. », concluait un Francis Gillot un brin fataliste. Avec deux défaites en autant de matchs, le parcours européen de ses hommes est presque terminé, et leur 17e place en Ligue 1 n’annonce rien de positif. La saison risque d’être longue en Gironde.
Lyon quelconque
De son côté, après un bon nul obtenu sur la pelouse du Betis Séville (0-0) pour son entrée dans la compétition, Lyon recevait le club portugais du Victoria Guimaraes. Mais, après un début de saison pourtant très encourageant et quatre victoires consécutives, les Gones n’avancent plus très vite. La claque reçue en barrages de la Ligue de Champions face à la Real Sociedad a fait mal, et le jeune groupe de Rémi Garde pêche par son manque de régularité. Relégués à la 9e place en championnat, à sept points des leaders monégasque et parisien, Lyon ne fait guère mieux en Ligue Europa. Car, si le point obtenu à Séville faisait office de bon résultat, celui accroché hier face aux Portugais fait lui figure de réelle contreperformance. Menés au score après un but de l’ancien monégasque Moussa Maazou, (39’), les Rhodaniens égalisent bien grâce à une tête de leur capitaine, Maxime Gonalons (53’). Mais ce résultat fait davantage les affaires du Victoria, premier du groupe avec quatre points, et oblige les Lyonnais à s’imposer face à Rijeka lors de la prochaine journée. « C’est vraiment dommage. On a fait un bon match et sur une erreur défensive de notre part, ils marquent presque sur leur seule occasion. Il faut continuer dans cet état d’esprit. On a donné le maximum, on a eu des occasions mais sans pouvoir marquer. Le plus important est de ne pas lâcher maintenant. », expliquera Maxime Gonalons après la rencontre. L’heure n’est donc pas encore aux doutes dans la ville lumière, mais les hommes de Rémi Garde vont devoir réagir, et afficher de meilleures performances dès dimanche à Montpellier s’ils ne veulent pas trop se laisser distancer.