Le prix des loyers parisiens n’est pas toujours à la portée de tout le monde. La preuve avec Dominique, 50 ans, qui a occupé pendant 15 ans, un appartement d’1,56 m2, pour un loyer mensuel de 330 euros.
L’appartement contenait seulement un matelas, un robinet, une plaque de cuisson et un espace de 20 centimètres où Dominique pouvait se tenir debout. L’affaire a été médiatisée grâce à l’aide de la Fondation Abbé Pierre. Le responsable de l’institution, Dominique Mouchard, interrogé par le quotidien 20 Minutes, a classé cette affaire de « triste record », en avouant « s’être demandé comment c’était possible » qu’une telle situation arrive à ce stade-là.
Conscient de l’arnaque subie durant ces 15 dernières années, Dominique a décidé de se défendre et d’assigner, ce mardi 15 octobre, au tribunal d’instance du XIème arrondissement de Paris, son ancienne propriétaire. Selon l’avocate du locataire, Aurélie Geoffroy, « au titre de l’article L 1331-22 du code de la santé publique, Dominique va réclamer 25 000 euros à son ancienne propriétaire » de dommages et intérêts pour le préjudice moral subi. La valeur demandée est équivalente au total des loyers payés pendant ces cinq dernières années d’occupation de la pièce.
Sans scrupules, la propriétaire de l’appartement lui aurait fait signer un bail, malgré le caractère illégal de la pièce, puisque la surface minimum acceptée par la loi française est de 9 m2 avec une salle d’eau. De plus, Dominique recevait chaque mois une quittance. « Le loyer avait même grimpé avec l’inflation, a dénoncé son avocate. A la fin, il payait 330 euros, soit 211,5 euros/m2 ». Bien plus grave, selon Aurélie Geoffroy, l’appartement aurait été géré par trois agences immobilières. La situation de Dominique représente l’absurdité de la situation immobilière à Paris. Les appartements, trop petits, sont loués cependant à prix d’or.
Et pourtant, « quand toute cette histoire a éclaté, il a culpabilisé », a expliqué l’avocate, car il déplorait qu’ « on le montrait dans les médias comme ayant une vie misérable ».
Selon le quotidien, l’histoire se serait terminée de façon plus positive, puisque Dominique aurait trouvé un appartement « beaucoup moins cher » et « beaucoup plus grand ». Une vie plus comode attend donc l’ancien locataire de l’espace. A l’époque, Dominique avait déclaré : « Je rentre, je me couche. C’est en pente, on tient debout sur 20 centimètres. On ne vit pas, on survit. On finit par se dire que c’est ça ou la rue. Ca me paraissait normal ».
Aujourd’hui, il a entamé cette procédure au tribunal pour que son « histoire n’arrive pas à quelqu’un d’autre ».
Cependant, selon le responsable de la Fondation Abbé Pierre, la réalité est tout autre. « Les gens qui louent ce genre d’endroit n’ont pas le choix», a-t-il déclaré. En région parisienne, 130 personnes serait dans la même situation que Dominique.