En raison des mesures sanitaires liées au coronavirus, le traditionnel défilé du 14 juillet est remplacé par un rassemblement militaire place de la Concorde. Un événement à huis clos et particulièrement contrôlé, où le personnel soignant est mis à l’honneur.
Une fête nationale sans public, une première pour le 14 juillet depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Le traditionnel défilé des Champs-Elysées a pris une toute autre forme cette année en raison des mesures sanitaires liées au Covid-19, notamment celle de l’interdiction des rassemblements de plus de 5000 personnes. A la place, un « rassemblement » plus ou moins statique a lieu en ce moment-même sur la place de la Concorde, où les corps militaires sont mis à l’honneur. Une cérémonie qui se déroule à huis clos avec un peu moins de 2500 personnes qui y assistent depuis des gradins. Emmanuel Macron s’exprimera à la suite de ce rassemblement pour un entretien télévisé diffusé sur France 2 et TF1, au sein du palais de l’Elysée.
Les soignants mis à l’honneur
Dans ces tribunes, ce sont près de 1400 soignants qui sont présents pour assister à la cérémonie. L’Élysée a détaillé que le reste des spectateurs, en plus bien-sûr de personnalités politiques majeures, seraient « des caissières, des éboueurs, toutes ces professions qui ont permis à la France de tenir et dont les Français veulent voir le comportement exemplaire honoré« . L’idée de ce 14 juillet inédit est donc de rendre hommage à tous ceux qui ont luttés de près ou de loin contre le Covid-19. Les multiples unités militaires qui ont œuvré pendant la crise sanitaire au sein de l’opération Résilience, lancée le 25 mars par le président de la République sont par exemple mises en avant. Et la cérémonie s’achève par un hommage plus large aux soignants, au son de la Marseillaise, avec, en plus, un second passage exceptionnel de la Patrouille de France en leur honneur. Nombreux étaient les représentants du personnel de santé à être émus aux larmes durant ce moment. Un hommage qui survient au lendemain de la signature des accords du Ségur de la santé, et que beaucoup désiraient. La crise du coronavirus a en effet montré les failles d’un système de santé débordé et une réponse concrète était attendue.
« Macron asphyxie l’hôpital »
Au moment de l’arrivée du Président de la République Emmanuel Macron sur la Place de la Concorde, plusieurs caméras ont pu filmer une banderole déployée dans le ciel, accrochée à de nombreux ballons gonflés d’hélium. On pouvait y lire notamment « L’économie nous coûte la vie » et « Derrière les hommages, Macron asphyxie l’hôpital ». Un message particulièrement hostile au chef d’Etat, qui contrastait clairement avec les hommages faits aux soignants lors de la cérémonie. Un message représentatif néanmoins du ras-le-bol d’une large tranche du personnel de santé, qui ne s’estime pas satisfaite des accords conclus lors du Ségur de la santé, et qui considère les hommages de ce 14 juillet comme de la poudre aux yeux.
Plusieurs manifestations annoncées
Une très large zone entourant la place de la Concorde a été bloquée par les forces de l’ordre très tôt ce mardi matin. Les Champs-Elysées sont par exemple bloqués dans leur intégralité, et une large zone d’exclusion a été mise en place sur les quais de Seine. Une sécurité particulièrement renforcée, alors que plusieurs appels à la manifestation ont eu lieu depuis quelques jours. La CGT, qui fait partie des non-signataires des accords du Ségur de la Santé, a appelé à manifester à 14 heures au départ de la Place de la République, jusqu’à Bastille. Plusieurs organisations de Gilets jaunes ont également prévu de manifester dès la matinée devant l’IGPN rue Antoine-Julien Hénard dans le 12 arrondissement, avant de se déplacer vers les Champs-Elysées, où de violents heurts avaient éclatés le 14 juillet 2019.
CREDIT PHOTO : Gouverneur militaire de Paris