Nostalgique des grandes parades, admirateur sans égal des défilés armés accompagnés d’un doux chant guerrier qui m’emporte aux confins d’un monde de sublime ordre, je suis las. Si las alors même que l’Allemagne n’a jamais été aussi proche… Aux armes, les traîtres ont vendu chèrement notre triste France.
Citoyen de souche, français jusque dans les vaisseaux sanguins du gros orteil, il est venu l’heure de se battre. L’heure de vaine gloire est aujourd’hui passée et nous assistons à l’assèchement de notre mère patrie. Sucée jusque dans la moelle par un nombre exponentiel de parasites blafards et insupportables, d’assistés sans scrupules, de fainéant volontaires, guidés par l’alliance inattendue des bolchéviques des socialistes et des libéraux ils mènent le génocide identitaire. Oui citoyen choisis ta France ! Choisis ta France ! Choisis ta France ! Choisis ta France.
Déjà le vieux général nous avait trahi, d’un poignard dans le dos, la blessure béante il l’aspergeait d’acide de bons sentiments et de prétendu réalisme politique . Hélas, l’Algérie, Hélas l’Empire ! Puis les communistes, les gauchistes de Mitterand et le naufrage du paquebot France .
Déjà les ignominieuses vagues d’immigrations trop successives avaient provoqué un tsunami destructeur, ravageur, cataclysmique enlevant à la France le très peu de fierté qui lui restait. À mort la décadence ! Halte à l’Anarchie !
Citoyen de souche, alors que le feuillage de prestige s’est envolé, alors que le tronc est chancelant, il ne reste plus que toi petite souche. Minuscule souche, seule contre les ennemis qui nous entoure. Quid de l’Allemagne, quid de l’Europe ? Ces salauds de technocrates qui ont profité de l’incompétence de nos dirigeants imbéciles.
Le changement reste possible. Tellement possible que face à l’impasse UMPS, Un vote, seulement un vote est possible : le vote FN. Guidés par notre petite guide, la madonne de la France retrouvée : Marine, nous retrouverons toute l’étendue de notre grandeur : Sans immigrés, sans Europe, sans l’UMPS, sans assistés, sans les français issus de l’immigration, sans les patrons voyous, sans les syndicats, sans tout le monde, avec Marine, avec son papa, avec le Franc, avec deux pelés et trois tondus.
Car oui pour mener cette nouvelle révolution nationale, ô les divins parents idéologiques, peuvent être remisés au placard.Marine peut, Marine va, gouverner c’est possible. Un peu plus de glam, de féminité, de sourire, de feinte modération, et oui nous pouvons gagner. Nous sommes respectables car nous paraissons respectables. Vive Marine et Vive la France ….
Ce n’est ni ma France, ni mon choix . Ce n’est ni ma foi, ni ma loi. Cet acte de provocation est un engagement de société. Je ne serai pas aujourd’hui le critique facile, celui qui accusera directement le FN de populisme. Le Fn est un parti républicain, et il a en tant que tel le droit d’être respecté et écouté. Pour autant il ne faut pas oublier, jamais, les origines sulfureuses de ce parti, de ces relations avec des groupuscules, de son passé négationniste. Traiter le FN comme un seul bloc est une erreur, car en réalité la seule réussite de Jean-Marie le Pen est d’avoir fédéré avec charisme différentes tendances extrêmistes : il y a donc de tout, des gens les plus abjects aux plus respectables du moins en apparence… Ce qui est dommageable c’est de constater que le regain du FN ne se fait pas la plupart du temps par accointance idéologique mais par rejet d’une réalité :
La France est probablement à l’horizon d’une fracture sociale, à la quête d’une identité qui est à reconstruire, la situation économique déplorable plonge de nombreux Français dans un cercle infernal de repli et de difficultés. Jamais il n’y a eu autant de sans-abris, jamais autant de sollicitation de repas aux restos du coeur. C’est triste, mais c’est vrai, quant à l’immigration je me plais à rappeler que le verbe est aussi bien pronominal que non , il s’agit en effet d’intégrer quelqu’un qui souhaite s’intégrer. Si on laisse de côté le cas de l’étranger qui ne souhaite pas s’intégrer (ce qui est somme toute une part infime de cas), il nous reste le challenge de l’intégration par les propres citoyens. Or dans un climat de tensions sociales fortes, de chômage important, alors même que la notion même de nationalité résonne dans le vide le plus complet (exception faite durant les rencontres sportives ) même pour les plus Français des Français, il ne reste plus grand chose pour intégrer et à quoi s’intégrer.
A vrai dire ce dont à besoin la France, c’est un véritable projet politique, une vision à long terme, un horizon novateur qui lui permette non pas de ruminer une gloire vite passée mais plutôt préparer un futur meilleur. Marine Le Pen n’a justement aucune vision de la France sinon le rejet d’une réalité présente, voilà pourquoi le vote FN est un vote du rejet, il est à l’image même du parti ; franchement pas très constructif.
Evidemment la Droite comme la Gauche sont responsables du démantèlement de la France, par manque de courage politique sans doute mais aussi manque de vision ils ont laissé le jeu du populisme s’installé. Pire encore ils y participent tous les jours en flirtant avec les extrêmes (droite populaire etc.). Le dernier qui semblait porter une véritable vision c’est le Président Sarkozy, on pouvait la partager ou non, il semblait y avoir une cohérence. Je dis « semblait » car très rapidement les arguments faciles et la confusion des genres ont rétabli cet immobilisme et le mastodonte France est resté aussi statique qu’autrefois. Pire la France n’a jamais semblé aussi divisée, alors même que l’offre politique se réduit, les projets disparaissant au profit des programmes et de la gestion.
C’est pourtant oublier que si l’on rejette les partis sans-vision, la politique n’est pas non plus un simple domaine de gestion.