Après 30 ans de prison et 5 ans de liberté conditionnelle, l’ancien espion juif américain de l’époque de la Guerre froide Jonathan Pollard est désormais libre de quitter le sol américain.
Jonathan Pollard peut enfin respirer comme bon lui semble. Après 30 ans de prison et 5 ans de liberté conditionnelle, l’un des plus célèbres espions de l’époque de la Guerre froide a fini de purger sa peine ce vendredi 20 novembre. L’homme américain de confession juive peut enfin réaliser son plus grand rêve : quitter l’Amérique et réaliser son alya, c’est-à-dire immigrer vers l’Israël, sa terre de cœur.
L’affaire Pollard a été au cœur d’un bras de fer entre Washington et Israël pendant des années, peu importe quel président se trouvait à la Maison Blanche. Un conflit était né entre les deux pôles malgré un apaisement lorsqu’Israël a fait la promesse de cesser toute activité d’espionnage sur le sol américain. Condamné en 1987 pour espionnage au profit d’Israël alors qu’il était analyste de la marine américaine, Jonathan Pollard était devenu un véritable ennemi et traître pour les américains. L’ex-espion est dorénavant libre de quitter cette Amérique qui l’a détesté après que la Commission américaine des libérations conditionnelles ait levé les restrictions qui l’obligeaient à se déplacer sur un périmètre limité de New York avec un bracelet électronique. Dans un communiqué, la Commission des probations, une agence du ministère de la justice a “jugé que rien n’indiquait qu’il risquait de violer la loi et (…) a ordonné de lever les conditions imposées à sa libération”.
Un départ imminent vers Israël
Après des années bloquées sur le sol américain, Jonathan Pollard est libre de retrouver sa famille et d’entamer son alya, son immigration vers Israël. L’homme de 66 ans avait à plusieurs reprises exprimé son souhait de s’installer sur la côte orientale de la mer Méditerranée où il est considéré comme un véritable héros. “Nous sommes ravis que notre client soit enfin libéré de toute restriction, et nous espérons le voir bientôt en Israël” ont déclaré ses avocats, Eliot Lauer et Jacques Semmelman. Le premier ministre israëlien Benyamin Netanyahou est également ravi de la libération après des années à “soulever le cas de Jonathan” auprès des dirigeants américains.
L’ancien espion peut retrouver sa famille et il est “heureux d’être enfin capable d’aider son épouse” touchée par un cancer. Lors de ces trois décennies en prison, Pollard a divorcé avant de se remarier. Il a obtenu la nationalité israélienne il y a déjà 25 ans. Sa terre sacrée s’est battue pendant des années pour sa libération et depuis 2015 pour qu’il puisse quitter le sol américain. Finalement libre de ses actions, Joseph diGenova, l’avocat de Donald Trump, a affirmé qu’il s’agit de “l’une des dix affaires d’espionnage les plus graves de l’histoire” avant d’ajouter qu’il était “ravi qu’il ait fait 30 ans de prison” même s’il “aurai(t) aimé qu’il en fasse plus”.
Cette libération géographique de Jonathan Pollard annonce la fin d’un bras de fer de quarante ans entre les États-Unis et Israël même s’il reste l’ennemi juré des américains et notamment des hauts responsables du Pentagone et de la CIA.
Crédit capture : REUTERS