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Dune :  » J’affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi » | Seriefonia #12

Pour ce nouveau Seriefonia exceptionnel, on part sur les traces de la famille Atréides de la grande saga Dune dont le nouveau film est repoussé à 2021.

[Extrait Sonore « Dune, 1984 »]

[« SérieFonia : Season III : Opening Credits » – Jerôme Marie]

[« Dune, 1984 – Prologue » – Toto]

Autant être clair d’entrée de jeu : cette semaine, votre SérieFonia fait de l’auto-promo. Ce qui ne veut absolument pas dire qu’il n’y a pas de quoi se faire sacrément plaisir musicalement au passage. Il y a déjà quelques jours, le 19 novembre, MON livre (oui, oui, plus de 250 pages écrites rien que par moi tout seul) Les Visions de Dune, dans les creux et sillons d’Arrakis est sorti chez Third Editions avec pour vocation de retracer toute l’Histoire de Dune… Des origines du roman de Frank Herbert jusqu’à ses dernières déclinaisons en date… y compris en matière de bandes originales, bien évidemment… Je vous y dévoile absolument tout ce qu’il y a à savoir sur Dune (romans du père, romans du fils, films avortés ou finalisés, séries Tv et même jeux-vidéos) avant que n’arrive un jour en salles le nouveau film de Denis Villeneuve. Alors, histoire de se mettre un peu dans l’ambiance, voici le morceau tout spécialement retravaillé par les équipes de Hans Zimmer pour la bande annonce de cette énième adaptation si attendue…     

[« Dune, 2021 – Eclipse » – Pink Floyd/Hans Zimmer]

Si le compositeur s’amuse à y remixer du Pink Floyd (à savoir le titre « Eclipse », qui clôturait leur mythique album The Dark Side of the Moon en 1973), ça n’a rien d’un hasard. Cela relève même plutôt de l’hommage. Hommage au film jamais tourné le plus adulé de tous les temps : le Dune qu’était censé réaliser Alejandro Jodorowsky entre 1975 et 1976. Adulé par les uns, moqué par les autres, ce cinéaste quand même bien barré, et à la folie des grandeurs quasi inégalée, rêvait d’un film plus grand que nature… qui réunirait Mick Jagger, Salvador Dalí, Charlotte Rampling ou encore Orson Welles dans les rôles secondaires tandis que lui-même et son propre fils incarneraient Léto et Paul Atréides. La musique, de son côté, devaient se répartir entre les compositions des groupes Magma et… Pink Floyd, justement. Mais c’est finalement Kurt Stenzel qui, bien des années plus tard, aura finalement eu l’opportunité d’œuvrer sur quelques-unes de ces séquences inachevées. C’était à l’occasion du passionnant documentaire Jodorowsky’s Dune, de Frank Pavich et sorti en 2013.  

[« Jodorowsky’s Dune – I Am Dune » – Kurt Stenzel]

Si le premier roman de Frank Herbert a été publié en 1965, il aura donc fallu attendre près de 20 ans, jusqu’en 1984, pour qu’il soit enfin porté à l’écran par David Lynch. Toutefois, encore tout jeune metteur en scène avec seulement Eraserhead et The Elephant Man derrière lui, il est rapidement dépossédé de son œuvre par le producteur Dino De Laurentiis qui entend bien que le film soit destiné au public le plus large possible et n’excède donc surtout pas les deux heures de projection… Mais je m’arrête là. Pour en savoir plus sur ce tournage cauchemardesque, il vous faudra lire mon livre. Je vous dirais donc juste ceci : en ce début d’années 80, le rock est dans le vent. Queen a composé toute la bande originale de Flash Gordon en 1980, MTV est lancée en 1981 et, le 16 septembre 1984, Deux Flics à Miami devient la toute première série TV diffusée en stéréo, tout en mettant chaque semaine de nouveaux titres cultes au premier plan. En toute logique, Dino de Laurentiis et sa fille Raffaella – dont c’est la toute première production – souhaitent donc proposer le même traitement sur Dune. Et dans un premier temps, c’est Brian Eno, qui est engagé…   

[« Dune, 1984 – Prophecy Theme » – Brian Eno]

Un seul morceau… Et pourtant, il figure en très bonne place lors du générique d’ouverture… Notoriété de l’ex-membre de Roxy Music oblige. Depuis, ce thème de la Prophétie reste l’un des plus adulés des fans… Purement atmosphérique, il ne raconte pourtant finalement pas grand chose du parcourt initiatique de Paul Atréides et de son ascension au statut de prophète parmi les Frémen de la planète des sables Arrakis… Dune comme on l’appelle aux quatre coins de l’Impérium. En fait, tout porte à croire que ce thème est en réalité un reliquat, ou sinon un réarrangement d’un morceau non retenu, de l’album Apollo: Atmospheres and Soundtracks, sorti en 1983 – soit juste avant Dune – pour accompagner le documentaire For All Mindkind, qui retraçait l’histoire du programme spatial Apollo. Mais bon, passons. Car, comme vous le savez tous très certainement : c’est en définitive le groupe Toto qui sera le premier à se plonger corps et âmes « dans les creux et sillons d’Arrakis »… Oui, oui, j’avoue, c’était encore un p’tit placement de produit…  

[« Dune, 1984 – Riding the Sandworm » – Toto]

Épique, thématique et électrique à la fois… Leur partition reste iconique et, en un sens, indémodable malgré certaines sonorités dont les générations des temps présents ne font, certainement, plus réellement usage. Ce n’est pas un secret : à sa sortie, le film de Lynch fait un méga bide et peine à se rentabiliser. Ce qui ne l’empêche pas de, progressivement, devenir culte… et tout particulièrement en Europe. Comme en témoigne… disons cet hommage… du groupe belge Pleasure Game qui martelait un sample du dialogue de la version française du film dans le bien nommé « Le dormeur doit se réveiller ».

[« Le dormeur doit se réveiller » – Pleasure Game]

Et juste au cas où vous ne me croiriez pas… Voici donc l’extrait de dialogue tel qu’entendu dans le film…

[« Extrait sonore » – Dune, 1984]

A partir de 1992, c’est à travers toute une série de jeux-vidéos que Dune étend son univers. Là encore, la genèse de leurs fabrications est fascinante… D’autant plus que le tout premier d’entre eux est le fruit d’une équipe française ! Allez, juste pour le plaisir… Voici le thème composé par Stéphane Picq pour le personnage de Chani, grand amour de Paul et future mère… des Enfants de Dune

[« Dune, 1992 – Chani’s Eyes » – Stéphane Picq]

En 2000, le premier roman (rappelons que Frank Herbert en a écrit six), est de nouveau adapté. Cette fois, c’est pour la télévision, sur Sci-Fi Channel, avec John Harrison à la barre. Ancien assistant réalisateur de George A. Romero, il signe ici également les scripts de ces trois fois 1h30 et parvient à reconstituer le désert d’Arrakis au cœur des studios de Prague et en plein hiver ! Pour le coup, la mini-série connait un beau (et très mérité) succès ; notamment grâce à des effets numériques et des techniques d’éclairages absolument révolutionnaires pour leur temps… et une parfaite composition musicale de Grame Revell, sur lequel je ne vais pas m’étendre non plus puisqu’il a déjà eu droit à son propre SérieFonia… Mais, histoire de mettre un peu de douceur, voici non pas son « Main Title » mais une version alternative de « Paul & Chani »…

[« Dune, 2000 – Paul and Chani #2 (alternate) » – Graeme revell]

Trois ans plus tard, la chaîne américaine récidive et commande une suite… la mini-série Children of Dune, qui réunit en fait les deuxième et troisième romans : Le Messie de Dune et Les Enfants de Dune, respectivement publiés en 1969 et 1976. John Harrison est toujours au script et à la production mais cède le poste de metteur en scène à Greg Yaitanes, qu’il connait pour son travail sur des épisodes de Nash Bridges ou encore de la trop méconnue Cleopatra 2525. Quant à la musique, c’est à présent Brian Tyler qui s’y colle… et elle va peut-être vous surprendre !

[« Children of Dune, 2003 – Summon the Worms » – Brian Tyler]

Voilà… Maintenant vous savez enfin d’où vient le générique de l’émission d’M6, Pékin Express… Et oui, il s’agit nul autre que du thème épique de Children of Dune, par ailleurs également repris dans moultes, moultes bandes-annonces. Ecrire de la musique pour Dune, c’était un authentique rêve de gosse pour le compositeur des Fast & Furious, Iron Man 3, Thor 2 et autres Expendables… Mais sur ça aussi, vous en saurez plus en lisant mon livre… En attendant, histoire de vous sortir Pékin Express de la tête, voici plutôt le thème-titre, Children of Dune.

[« Children of Dune, 2003 – Children of Dune » – Brian Tyler]

Voici donc, en version très condensée, quelques satellites de l’univers Dune… dont la sortie du nouveau film a donc été repoussée de pas moins d’un an, jusqu’en octobre 2021. D’ailleurs, j’en profite pour glisser ici que je n’en ai pas du tout aimé la bande annonce ! Mais attendons de voir… En espérant être agréablement surpris. Vous l’aurez donc compris : Les Visions de Dune, dans les creux et sillons d’Arrakis est dorénavant en vente absolument partout… et j’y évoque aussi quelques autres petites curiosités… comme celle-ci, sur laquelle j’aimerais vous quitter. En 1983. Soit avant la sortie du film de Lynch. Le mythique groupe de métal Iron Maiden clôturait la face B de l’album Piece of Mind par la chanson « To Tame a Land »… qui raconte ni plus ni moins que l’histoire de Dune ; et de Paul en particulier. Alors, à la semaine prochaine et écoutez bien les paroles… Elles sont tout ce qu’il y a de plus épicées…

[« To Tame a Land » – Iron Maiden]

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