29 Novembre – Palais de Tokyo, Paris. Le vernissage de la première web gallery pluridisciplinaire bat son plein, et 3000 yeux curieux examinent les œuvres d’art soigneusement sélectionnées par Isabelle de Marcellus-Tournier, alias de Mars. C’est le lancement officiel d’un site d’un nouveau genre, de l’art à porter de clic, d’une nouvelle expérience pour les internautes, amateurs ou connaisseurs d’art contemporain. Zoom sur quelques vedettes de la Living Art Gallery.
Les clichés Dexter-isés de Bachelot Caron
Non, ce n’est pas Hannibal Lecteur le responsable de ce carnage. Marjolaine Caron et Louis Bachelot sont spécialistes du meutre et des faits divers. Pour les grands titres de la presse mondiale – du New Yorker en passant par Libération, Les Inrockuptibles et même Playboy – ils photographient et dévoilent les scènes de crimes des plus réelles.
« Il n’y a pas tant de différence que ça entre un meurtre et un mariage. Tout deux participent de la même exaltation des sentiments. De la même folie », déclarait Louis Bachelot lors d’une interview.
La recherche de la nature perdue d’Isabelle Vayron de La Moureyre
Telle une Calamity Jane des temps modernes, Isabelle de La Moureyre sillonne le monde à pieds, à cheval ou à vélo à la recherche d’images. Les clichés qu’elle dévoile après 15 ans de voyage sont le reflet d’une nature usée par la pollution et l’ultra-consommation, et méritent qu’on les écoute. Le spectateur est ainsi muni d’un casque et les podcasts de l’artiste lui permettent comprendre l’envers du décors, et de savoir où, quand et dans quelles conditions ont été prises les photographies. Une façon pour la reporter de partager son expérience de globe trotteuse et les réflexions que lui inspirent ces paysages lointains.
Les corps de Didier Paquignon
Didier Paquignon exhibe le corps masculin mais ne dénude pas plus bas que la ceinture. Il s’interroge sur ses muses, des hommes connus ou méconnus, et les peint si bien qu’on dirait des clichés. Sont-ils en perte de virilité ou incarnent-ils le mâle dominant dans toute sa splendeur? Les 130 portraits restent mystérieux et laisse le spectateur dans l’interrogation.
« Tout compte. De profil, de face. Parfois de dos, le dos nu, offert. Le ventre, le ventre dans tous ses états, creux, émacié, plein, débonnaire, même débordant, Gargantua revendiqué. Le pantalon, porté haut, ou au contraire tombant sur les fesses, braguette légèrement ouverte. La calvitie, les poils, les rides, les muscles. Personne ne se travestit, ne se déguise, ne cherche à tromper » commente Didier Paquignon.
L’immersion de Victoria Klotz, entre technologie et art naturel
Victoria Klotz collectionne les os. Et pour ses ‘métamorphoses animales’, l’artiste propose un haut parleur en peau de chevreuil et un bras de relecture en os de biche. Serait-elle inhumaine? Adepte de la torture? Sûrement pas. C’est sa façon à elle de métamorphoser les animaux et de les faire parler.
Le lecteur vinyle déclame la voix chaleureuse de l’artiste et les réflexions qu’elle a eu, enfermée pendant trois heures dans une galerie souterraine.
Les cœurs colorés d’une Miss Haring
Serait-elle le double féminin de Keith Haring? Sans doute, puisque Miss révèle un univers artistique haut en couleur, ludique et poétique. Son désir, réécrire les événements et transformer picturalement les situations figées à travers une mise en lumière créatrice.