Un jeune apprenti boulanger de Besançon est menacé d’expulsion du territoire, son patron le soutient avec une grève de la faim.
C’est depuis le 3 janvier que le patron d’une boulangerie de Besançon (Doubs), Stéphane Ravacley, est en grève de la faim pour protester contre l’expulsion de son apprenti, selon la Voix du Nord. L’adolescent originaire de Guinée et âgé de 18 ans, a été pris en contrat d’apprentissage de deux ans en septembre 2019. Il avait traversé seul l’Afrique et la Méditerranée pour entrer en France en passant par l’Italie.
Selon l’artisan, son apprenti s’était montré travailleur et il aurait voulu l’engager comme ouvrier au terme de sa formation. C’est pourquoi il se bat aujourd’hui pour empêcher son expulsion. C’est en novembre que le jeune homme a appris la nouvelle de sa tutrice, devenu majeur, celui-ci faisait désormais l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Pour contester le refus d’octroi de titre de séjour par la préfecture de la Haute-Saône, l’apprenti a saisi le tribunal administratif de Besançon. Il a été débouté d’un premier recours en référé en décembre. Son recours sera examiné le 26 janvier.
Son patron, toujours en grève dénonce « la politique à court terme » du gouvernement. « Ces gamins, on les accueille, les habille, les nourrit, on les forme jusqu’à leur majorité et à 18 ans, plus rien. Ils se retrouvent à la rue, aux mains des passeurs« . Mais assure que même avec un état de santé fragile, il continuera à se battre : « J’ai 50 ans, j’ai fait trois embolies pulmonaires en trois ans, mon médecin me dit que je suis fragile, mais je m’en fous, je sais que j’ai raison ».
L’artisan a depuis lancé une pétition sur internet pour trouver des soutiens, celle-ci a recueilli près de 125 000 signatures. Parmi les soutiens, la maire de Besançon, Anne Vignot, a écrit au ministre de l’Intérieur, pour lui demander de s’« opposer à cette expulsion et de régulariser la situation » du jeune apprenti.