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Chili : Une réécriture historique de la Constitution

Ce Samedi et Dimanche 15 et 16 mai se tenait au Chili le vote de la nouvelle Assemblée constituante. Grands gagnants du scrutin, la gauche et les indépendants réécriront la Constitution sous le signe de la diversité.

C’est un vote historique qui s’est déroulé au Chili. Pour la première fois de son histoire, le pays élisait une Assemblée constituante, composée de 155 sièges et chargée de réécrire la Constitution actuellement en vigueur depuis 1990, héritée de la dictature d’Augusto Pinochet.

Une assemblée à l’image de la société

Après le dépouillement de 90% des bulletins de vote, ce sont les indépendantistes et la gauche qui sont en tête, devant la droite traditionaliste. Malgré une faible participation record (37% des électeurs), les partis indépendants ont remporté un tiers des sièges. De son côté, la gauche remporte un autre tiers des sièges. Les gauches alternatives (le Frente amplio, – « Front large » – et le Parti communiste) ont affiché de très bon résultats. Les partis de gauche traditionalistes, eux, ont connu un net recul. Enfin, la droite au pouvoir ne récolte qu’un peu plus de 20% de voix. Il sera difficile pour la droite de se faire entendre car les décisions seront prises à une majorité des deux tiers.

L’Assemblée constituante prendra ses fonctions le mois prochain et disposera d’un an maximum pour rédiger la nouvelle Constitution. Cette dernière sera ensuite soumise à un référendum.

Il faut également noter la présence historique des autochtones à l’Assemblée. 17 sièges sur 155 sont réservés aux peuples indigènes. 7 pour les Mapuches (les plus nombreux), 2 pour les Aymaras et 1 siège pour les peuples restants, les Rapa Nui, Qechua, Lickanantay, Diaguita, Colla, Kawashkar, Chango et Yagan.

La répartition des 155 sièges de l’Assemblée constituante

De plus, l’Assemblée sera composée d’autant de femmes que d’homme, à un siège prêt. Grâce à mécanisme électoral inédit, la parité était l’une des priorités de ces élections. Certaines candidates ont d’ailleurs dû laisser leur place dans des circonscriptions à des hommes pour garantir le respect de la parité.

Par ailleurs, sur les 1400 candidats de ces élections, 70% étaient issus de la société civile. L’âge moyen des candidats était de 44 ans.

L’envie d’un « nouveau Chili »

Tout remonte à 2019. Cette année-là, le pays connaît une mobilisation sociale sans précédent. Suite à l’augmentation du prix du ticket de métro, la jeune population descend dans les rues pour dénoncer le système inégalitaire qui dure depuis la sortie de la dictature, en 1990. Les mobilisations sont fortement réprimées.

Le 25 octobre 2020, première victoire. Les chiliens acceptent, via un référendum, le principe d’une Assemblée constituante composée uniquement de citoyens. La pandémie de covid-19 a retardé ces élections mais quelques mois plus tard, c’est chose faite. Ces élections marquent la fin de l’héritage de Pinochet et l’entrée du Chili dans une nouvelle ère. Dans les rues, les chiliens célèbrent cette avancée historique.

En outre, les élections municipales et régionales avaient aussi eu lieu ce weekend dernier. La gauche a aussi confirmé son avancée dans le pays. À Santiago, la capitale, une candidate communiste et féministe a battu le marie sortant. Dans la région de Valparaiso, c’est Rodrigo Mundaca qui a été élu gouverneur dès le premier tour. Ce dernier se positionne depuis longtemps contre la privatisation de l’eau imposée sous la dictature.

Le Chili affiche bien une volonté de changer, à quelques mois des élections présidentielles en novembre 2021.

À lire aussi : Marine Le Pen et son parti accusés de fraude

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