Salvatore Garau est un artiste particulier. Il y a deux semaines, il a vendu à Milan une sculpture imaginaire pour 15 000€.
Une « parfaite métaphore de l’époque que nous vivons ». Voilà comme ce plasticien italien de 67 ans décrit son œuvre. Né en Sardaigne, Salvatore Garau a réussi à vendre sa sculpture invisible pour 15 000 € à Milan il y a deux semaines, rapporte L’Unione Sarda.
L’œuvre s’intitule « Io Sono », « Je Suis » en français. L’artiste a donné des conditions très précises pour accueillir l’œuvre immatérielle. Elle doit être installée dans une maison privée, au centre d’une pièce vide et dans un carré de 150cm x 150cm marqué de ruban adhésif sur le sol.
Les enchères ont eu lieu le 18 mai dernier à Milan par la maison de vente Art-Rite, spécialisée dans l’art contemporain. Alors que le prix de départ était fixé à 6000 €, l’œuvre a trouvé un acquéreur pour 15 000 €. Ce dernier a souhaité rester anonyme. Le nouveau propriétaire de cette sculpture imaginaire recevra même un certificat de garantie et d’authenticité.
Selon Salvatore, ses œuvres sont le parfait exemple de liberté. « il n’y a pas besoin de demander l’autorisation des municipalités pour les installer dans les espaces publics, elles n’impliquent pas de transport, d’entretien ni de surveillance. »
Philosophie et religion
Pour justifier son travail, la philosophie et la religion prenne place dans l’argumentaire de l’artiste.
« Le vide n’est rien de plus qu’un espace plein d’énergie, et même si nous le vidons, le vide a un poids. Par conséquent, il a une énergie qui se condense et se transforme en particules, présentes en nous. Après tout, ne donnons-nous pas une forme à un Dieu que nous n’avons jamais vu ? »
Ce n’est pas la première fois que Salvatore Garau fait le coup. Il avait déjà exposé une sculpture similaire sur la place de la Scala, à Milan. Intitulée « Bouddha en contemplation », l’œuvre était censée forcer les passants à faire travailler leur imaginaire. Pour la disposition, même processus : un carré de ruban adhésif blanc au sol…
Enfin, il semblerait que le plasticien ne veuille pas s’arrêter là. Salvatore Garau espère exposer d’autres œuvres de ce type à travers le monde. La ville de New York est la prochaine destination. Cependant, l’artiste souhaiterait limiter ce type d’œuvre à 7 exemplaires. Un chiffre « parfait » dans la Bible, plein de signification, de superstition, ainsi que de « symboles et de sens » pour lui.