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« L’élection de François Hollande marquait pour moi un tournant dans la descente aux enfers de la politique française »

La politique n’est pas un chemin facile. Morgane SEVENET a récemment pris la présidence des Jeunes Libéraux. Elle nous livre dans cette interview les contours de son engagement ainsi que ses pistes de réflexion pour nourrir  le débat public. Un horizon riche et vitaminé.

1/  Quel a été l’élément déclencheur de votre engagement ?

En ce qui me concerne, c’est l’indignation qui m’a poussé à m’engager tout d’abord au sein du Parti Libéral démocrate, puis avec les Jeunes Libéraux. Je ne me retrouvais plus dans les discours, les propositions, les valeurs, que les partis de gouvernement véhiculaient. J’ai été indigné par les politiques mensongères, les politiciens qui nous manipulent et qui prônent tous le « tout Etat ». Je voulais connaître la vérité et trouver de vraies solutions, des solutions réalistes et concrètes, pour y voir plus clair, pour croire en l’avenir. J’ai commencé à avoir espoir en rencontrant les jeunes libéraux.

J’ai pris ma carte un peu après l’élection de François Hollande, qui marquait pour moi un tournant dans la descente aux enfers de la politique française.

2/  Pourriez-vous nous présenter les grandes lignes de force que vous comptez impulser dans le cadre de votre mandat au sein des Jeunes Libéraux?

Les Jeunes Libéraux est un mouvement inventif, créatif, intelligent. J’aimerais impulser une dynamique de confiance et d’audace pour que chacun de ces membres puissent mettre en œuvre des projets qu’aucun autre mouvement jeune n’aurait eu la possibilité de faire, dans le carcan et la hiérarchie des partis politique classique.

Le libéralisme est un courant de pensée exigeant, cette doctrine de la liberté est tellement riche, elle demande un réel engagement pour être maîtrisée. Nous ne renierons pas les différences qui existent entre les différents courants, mais nous ferons de cette multiplicité d’idées et de positionnements une force dans nos propositions pour les entrepreneurs, pour les étudiants. Nous travaillerons ainsi nos thèmes en coalition.

Nous voulons réunir et former une jeunesse qui soit actrice de son présent et qui dessine, anticipe son futur. Une génération attachée aux idées de la liberté dans tous les moments de sa vie, et au respect d’autrui. Pour cela, nous aiderons nos membres à se former à l’économie, à la science politique.

3/  Quelle dynamique auriez-vous envie d’impulser dans votre commune ?  

Aix-en-Provence est une commune qui se porte bien dans l’ensemble, qui a su associer des libéraux compétents pour sa gestion, et qui représente ainsi un très bon terrain d’expérimentations en milieu étudiant, avec un centre-ville en perpétuel mouvement.

Le microcosme aixois mériterait d’être le premier à être audacieux en matière de démocratie directe, permettre une meilleure écoute des problématiques jeunes, moins jeunes, et permettre à tous de s’impliquer d’avantage dans la politique locale.

L’Université Aix-Marseille pourrait devenir le centre d’impulsion d’un grand réseau, entre entreprises et étudiants, où l’innovation serait mise à l’honneur par des remises de prix, des bourses, des centres de découvertes et de rencontres.

4/  Existe-t-il aujourd’hui en Europe et dans le monde des modes de gouvernance qui se distinguent par leur caractère innovant ?

Il est vrai qu’en France aujourd’hui, notre modèle ne nous permet plus d’innover suffisamment. C’est un système sclérosé, et l’idée d’une réforme de fond du modèle actuel fait plutôt consensus, autant dans la sphère politique que pour les citoyens.

Je pense à la Suisse, modèle de démocratie directe, où par simple pétition, les citoyens peuvent déclencher des référendums que le gouvernement est obligé d’appliquer. C’est ce qui a permis à la Suisse d’échapper à une dette d’Etat écrasante.

Je pense également à l’Allemagne, où la division en Landers permet une prise de décision politique plus proche des citoyens, plus respectueuses des spécificités régionales. Il y a une vraie question qui se pose concernant la sphère de compétence de l’Etat par rapport aux entités régionales.

Des pays comme le Chili ont été capable de faire une refonte de leur système de retraites en une dizaine d’années, ce qui a été impossible en France jusqu’à présent.

Qu’en est-il de la France ? Tout porte à croire que nous avons les moyens d’être l’un des Etats les plus innovants et les plus créateurs de richesses, et pourtant notre croissance bat de l’aile depuis trop longtemps.

D’ailleurs, lorsque les français brillent par leurs talents et leur génie, c’est à l’étranger, la plupart du temps. C’est ce qui prouve qu’il y a encore de l’espoir, et qu’un terreau plus favorable à l’évolution de nos talents est la clé de l’innovation en France.

 

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