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Agression d’Yvan Colonna : pourquoi ce n’était pas un prisonnier comme les autres ?

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Mercredi soir, quelques centaines de manifestants se sont réunis dans les rues d’Ajaccio, Bastia et Calvi en soutien au militant indépendantiste Yvan Colonna.

Depuis l’agression d’Yvan Colonna par un de ses codétenus en prison, la situation sur l’île de Beauté reste tendue. Cela fait six jours que des manifestations éclatent aux quatre coins de la Corse, laissant place à des violences. Mercredi 9 mars dans la soirée, 23 CRS et trois civils en sont ressortis blessés selon un bilan établi par la préfecture de Haute-Corse. « Les manifestants ont tiré des cocktails molotov, des bombes agricoles, billes de fer, tirs de fronde« , a détaillé l’établissement dans un communiqué.

Originaire d’Ajaccio, l’ancien berger et militant nationaliste est toujours entre la vie et la mort. Il était détenu à la prison d’Arles lors de son agression. Mais alors, pourquoi cette tentative de meurtre sur Yvan Colonna fait-elle autant de bruit ? On vous explique.

Un prisonnier au lourd passif

Il y a 10 ans, Yvan Colonna a été définitivement reconnu coupable pour avoir participé activement au meurtre du préfet Claude Érignac. Cet épisode tragique remonte à février 1998. Alors que le haut fonctionnaire de Corse déposait sa femme devant un théâtre d’Ajaccio, ce dernier se fait exécuté par trois balles d’arme à feu : deux dans la tête, une dans la nuque. Il s’agit du premier assassinat d’un préfet en France.

Après enquête, la police judiciaire corse va se rendre compte que l’arme utilisée pour assassiner le préfet Claude Érignac était exactement la même que celle utilisée lors d’une attaque de la gendarmerie de Pietrosella (Corse-du-Sud) un an plus tôt. Une attaque à laquelle avait déjà participé Yvan Colonna et pour laquelle il a été condamné pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » en 2001.

Le berger de Cargèse, comme il était surnommé par la presse, était ainsi au cœur des soupçons. Dénoncé par quatre de ses compères nationalistes, il se fait arrêté le 4 juillet 2003 près de la commune d’Olmeto. « La police française vient d’arrêter Yvan Colonna, l’assassin du préfet Érignac« , annonce alors Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur de l’époque. De là commence une bataille judiciaire qui durera neuf ans. Malgré ses nombreuses tentatives de faire appel, Yvan Colonna sera finalement condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Il est détenu en tant que prisonnier à Arles (Bouches-du-Rhône) depuis 2013.

Classé comme « détenu particulièrement signalé »

Yvan Colonna avait suggéré à plusieurs reprises son envie de se rapprocher de la Corse. Ce qui lui en empêchait ? Son statut de « détenu particulièrement signalé« . En France, 350 personnes le possède. Il est attribué lorsque le détenu nécessite une surveillance accrue du personnel pénitencier. Ce dernier en avait bénéficié dès lors qu’il a été suspecté pour tentative d’évasion avec des explosifs en 2013.

Cependant, depuis hier, Yvan Colonna n’est plus considéré tel quel. Une décision prise par Jean Castex, qui fait suite à la violente agression perpétré par un homme de 36 ans sur le militant nationaliste. Ce dernier a essayé de l’étrangler et de l’étouffer dans la salle de sport de l’établissement pénitencier d’Arles. Une information judiciaire a été ouverte pour « tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste« . En Corse, la population s’est indigné de la situation, remettant sur la table la question du transfert des prisonniers corses.

À lire aussi : Guerre en Ukraine : est-ce qu’Alexis Corbière a révélé une info secret-défense ?

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