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Avant Boutcha, le massacre d’Oradour sur Glane

Oradour sur Glane

La découverte d’un massacre sanglant à Boutcha nous renvoie directement dans les atrocités de la Seconde Guerre Mondiale, avec le cas particulier d’Oradour sur Glane.

À Boutcha, 300 habitants abattus par les forces russes ont été retrouvés. Une petite ville ukrainienne près de Kiev prise par les russes et finalement libérée, mais avec de nombreuses victimes. Un air de déjà-vu, qui n’est pas sans rappeler le martyr d’Oradour sur Glane. 

Une unité sur-blindée 

Le 10 juin 1944, alors que l’armée allemande se replie vers l’Allemagne, une unité de soldats nazis entre dans le village français d’Oradour sur Glane, situé près de Limoges. La vie paisible du village est alors anéantie en quelques heures. 

La deuxième division blindée de la Waffen-SS Das Reich est composée de 18 000 hommes, équipée de 568 blindés et de 2 700 véhicules. Elle arrive à Oradour sur Glane avec pour ordre de détruire tous les maquis, soit les lieux de résistance face à l’occupation allemande et de cachettes des civils apeurés. Face aux soldats nazis, les habitants d’Oradour sur Glane n’ont aucune chance. 

Un massacre préparé

Sous les ordres du commandant Adolf Diekmann, la division encercle le village à 13h45. A peine une heure plus tard, tous les villageois sont réunis et répartis : dans les granges et garages pour les hommes et dans l’église pour les femmes et les enfants. 

Les hommes sont alors exécutés à la mitrailleuse puis brûlés. Les femmes et les enfants sont enfermés dans l’église enflammée. Les corps sont jetés le lendemain dans une fosse commune, empêchant toute identification et deuil. En quelques heures, c’est la vie de 643 personnes qui a basculé. Seulement 6 habitants ont réussi à fuir, dont 5 hommes et une femme.

Un village martyr

En 1953 s’ouvre le procès d’Oradour, durant lequel 21 soldats SS, dont 7 Allemands et 14 Alsaciens, sont jugés. Deux condamnations à mort et des peines de travaux forcés sont prononcées. 

Oradour sur Glane est aujourd’hui un “village martyr”. Pas de reconstruction, tout est resté en place : l’église brûlée, les épaves de voitures et les maisons détruites. Pour ne jamais oublier les victimes d’un des pires massacres de civils de la Seconde Guerre Mondiale. Le 10 juin 1947, trois ans plus tard, le président Vincent Auriol pose la première pierre du nouveau village d’Oradour sur Glane juste à côté du village martyr. 

À lire aussi : Guerre en Ukraine: que s’est-il passé à Boutcha ?

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