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8 “parrains” de la Mafia redoutés et redoutables

Le célèbre film de Francis Ford Coppola, Le Parrain, fête ses 50 ans. Pour marquer le coup, le chef d’œuvre ressortira dans les salles de cinéma. L’occasion de revenir sur huit parrains de la Mafia les plus redoutés et redoutables.  

Le mot « Mafia » apparait dans le monde entier suite à la sortie du chef d’œuvre retraçant la vie d’une famille italienne : les Corleone. Si elles existent encore partout à travers le monde (dans une discrétion plus ou moins totale), aujourd’hui les mafias italiennes et nord-américaines restent les plus connues des quatre coins du globe. 

Benjamin Siegel (1906-1947) 

C’est durant la prohibition que Benjamin Siegel s’est fait un nom dans le milieu de la pègre new-yorkaise, autrement dit dans le milieu des voleurs, le monde des truands. “L’insecte fou”, comme il était appelé, a vu son organisation fleurir et évoluer dans les bas-fonds de New-York. Faisant de lui le principal fournisseur de tueurs à gages. Pendant la prohibition, il est amené à travailler avec l’un des mafieux les plus influents de New-York, Lucky Luciano. Ce dernier engagera d’ailleurs un groupe de tueurs pour faire assassiner Salvatore Maranzano son grand rival.

Jeux d’argent, rachat d’hôtels, meurtres à tout va… L’influent de la mafia juive et américaine sera finalement abattu en Californie un soir de juin 1947. Ben Siegel a inspiré le personnage de Moe Greene dans Le Parrain. 

Enoch L.Johnson (1883-1968) 

Enoch L.Johnson était un homme politique et mafieux américain surnommé « Nucky ». En tant que patron incontesté du Parti républicain, il était au cœur d’un réseau criminel réunissant alcool, paris et prostitution. Sa position politique de trésorier l’a énormément aidé à contrôler Atlantic City. Un homme au destin particulier puisqu’il fut libéré sur parole en 1945 après quatre années d’emprisonnement. À l’époque, il pensait même se présenter aux élections municipales d’Atlantic City.

Une vie qu’a repris la série télévisée américaine Boardwalk Empire qui narre la période faste du mafieux. 

Lucky Luciano (1897-1962) 

Il s’agissait d’un des plus grands criminels que le monde n’ait jamais connu. Surnommé le « chanceux » parce qu’il misait souvent sur le bon cheval lorsqu’il jouait aux courses, Lucky Luciano a intégré la famille du puissant parrain de New-York Joe Masseria. Cette dernière et la famille de son rival, Salvatore Maranzano, se sont affrontées de 1930 à 1931, comptant près d’une dizaine d’assassinats. Luciano finira finalement par s’allier avec Maranzano pour faire tomber son propre allié Masseria. Sa vision, son projet de syndicat du crime, sa volonté de bousculer les vieilles traditions de la mafia et son sens aigu de la stratégie l’amèneront à devenir parrain de l’une des cinq familles de la Cosa Nostra de New York ainsi qu’un chef criminel dominant. Tout comme Torrio Lucky restait assez sobre, tant pour l’alcool que pour le sexe. C’est pourtant avec ces deux vices qu’il tirera sa plus grosse fortune. Néanmoins, il finira par tomber pour prostitution et écopera de 38 ans de prison tout en continuant à gérer son empire.

Al Capone (1899-1947) : 

Surnommé « Scarface » ou encore « visage balafré », dû aux trois coups de couteau sur le côté gauche de son visage, Alfonse Capone sévissait à l’époque de la prohibition. Quelques temps après sa rencontre avec son mentor, Johnny Torrio, il s’est imposé comme un seigneur dans le milieu du crime. Pour cause, à partir de 1925, Al Capone est devenu le boss de Chicago en héritant de l’empire de Torrio qui se compose principalement de proxénétisme, de jeux, de trafic d’alcool, de boites de nuit et d’extorsions. Sa fortune de maitre de la corruption et des meurtres déguisés était estimée à 60 millions de dollars par mois. Mais c’est bien le “massacre de la Saint-Valentin » en 1929 qui va valoir à Al Capone le statut d’ennemi public numéro 1. En effet, ce soir de 14 février, il a commandité un piège pour faire tomber un gang et s’emparer de leur marchandise. Ses hommes de main ont réussi à tuer sept grands gangsters, ce qui lui attisera de gros problèmes.

En 1931, Scarface a été condamné à dix-sept ans de prison dont onze ferme pour « fraude fiscale ».

Son destin a d’ailleurs inspiré des dizaines de films dont les plus célèbres sont Les Incorruptibles (1987) ou encore Scarface (1933). 

Vito Genovese (1897-1969) : 


Gangster italo-américain et chef de la célèbre famille du crime génois, il a été impliqué dans la célèbre guerre de la mafia de Castellammarese, lutte entre deux familles de la Cosa Nostra new-yorkaise, au début de années 1930. Très lié à son ami Lucky Luciano, Genovese est arrivé au pouvoir en tant qu’agent de la mafia américaine. Il a contribué à façonner la montée de la mafia et du crime organisée aux Etats-Unis. Il finira même par diriger la famille du crime de Luciano. C’est lui qui contribuera également à l’expansion du commerce d’héroïne au niveau international mais c’est lors d’une réunion entre mafieux que Vito tombera dans les mains de la police, probablement dénoncé par son ami Lucky Luciano.

Comme tous les autres, lui-aussi a inspiré de nombreux producteurs de films comme Terence Young avec Cosa Nostra (1912). 

Paolo Di Lauro

“Circo le millionnaire” en français. Officiellement directeur d’une chaine de magasins de vêtements, officieusement baron de la drogue, Pablo Di Lauro a régné sur les quartiers modestes de Scampia. Le parrain a transformé ses activités criminelles en un empire mondial de la cocaïne. Un empire qui s’est étendu jusqu’en Espagne, puis dans toute l’Europe. La Camorra, mafia à laquelle il appartenait, était particulière puisqu’elle ne s’organisait pas en hiérarchie mais en différents clans versant dans des trafics en tout genre : de la contrefaçon, aux armes, à la drogue et même aux déchets toxiques. Recherché par la police italienne, Di Lauro fut, pendant trois ans, l’un des 30 criminels les plus recherchés d’Italie. Il sera finalement condamné à 30 ans de prison en mai 2006.

La série Gomorra, diffusée sur Canal +, s’est inspirée de la Camorra pour son récit. 

Russell Bufalino (1903-1994) : 

À l’époque, Russel Bufalino a attiré l’intention du chef de la mafia du nord-est de la Pennsylvanie, Joseph Barbara, en commettant des délits mineurs. C‘est ensuite en organisant une fête chez Joseph Barbara, alias Joe the Barber, que Russell Bufalino va contraindre le FBI à admettre publiquement l’existence d’une mafia américaine. À partir de ce moment-là, il a ordonné de nombreux meurtres. Triste fin pour ce mafieux qui sera déclaré mort en 1982, après sa mystérieuse disparition suite à un piège monté par ses ennemis.  

Salvator Riina (1930-2017) : 

Salvator Riina présentait toutes les qualités du vrai mafioso : bon père de famille, mari fidèle, croyant convaincu. Il a longtemps reflété l’image du « parrain des parrains », « du dernier boss de Cosa Nostra ». Également connu sous le nom de Toto Riina, (Toto le petit, en français), il était l’un des membres les plus influents de la mafia sicilienne… Avec une carrière criminelle bien remplie puisqu’il est à l’origine de 40 meurtres et surtout de l’assassinat des juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino. Condamné à perpétuité, il est décédé tragiquement d’un cancer en 2017. 

Pour revenir au film de Coppola, le portrait terrifiant de la famille Corleone de son ascension vers le pouvoir américain à sa chute, le film le Parrain est repris en trilogie sur Prime Vidéo. De quoi raviver la flamme des fans les plus fidèles de l’époque.  

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