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Qui est Zaho de Sagazan, le nouveau prodige de la scène musicale ?

Un triomphe au Trianon hier soir à Paris, une voix rauque, une plume délicate, un univers onirique, Zaho de Sagazan s’impose comme le nouveau prodige musical français

Elle vient de publier son premier album “La Symphonie des éclairs”, qui comporte tous les ingrédients pour attendrir les coeurs les plus rocailleux. Hier soir, au Trianon, en introduisant chacune de ses chansons, l’artiste a livré une performance puissante, sincère et émouvante, digne des grands artistes. A 23 ans, elle nous fait une promesse qu’on espère voir grandir et ne jamais s’estomper.

Un ange tombé du ciel

D’abord le nom : Zaho de Sagazan, ressemble à un nom de personnage de roman. Déchainée, langoureuse et esseulée, cette artiste de 23 ans défraye la chronique depuis quelques temps. Née à Saint-Nazaire, d’un père artiste plasticien et d’une mère institutrice, Zaho de Sagazan est une enfant qui pleure beaucoup. Dans cette ville à l’embouchure de la Loire, entre mer et béton, cette petite fille à la chevelure d’or pratique la danse 7h par semaine, jusqu’en 3e, où l’ennui la guette. Elle commence alors le piano, et sa voix, le plus naturellement du monde, a spontanément suivi les notes. C’est grâce à sa passion pour le piano et le chant que l’artiste a pu mettre à profit sa sensibilité, qui l’a tant fait souffrir lorsqu’elle était enfant.

Le piano et le chant sont une révélation. Elle n’a cessé de pratiquer au point d’en faire, pour cette indisciplinée, une discipline. Elle commence sur scène avec des « concerts salades » au lycée Aristide Briand à Saint Nazaire, où elle manifeste déjà un naturel saisissant. Après avoir eu son bac S, elle entame des études de gestion, puis son grand coeur la persuade de travailler dans un Ephad.

J’avais une vie très belle mais je n’arrêtais pas de pleurer. Ma seule confiance en moi, c’était la musique.

Zaho de Sagazan, à Ouest France .

Une ascension fulgurante

Alors que Zaho partage des mélodies, des bouts de chanson et mêmes des essais sur Instagram, elle ne tarde pas à se faire repérer. En septembre le groupe nantais Mansfield Tya lui propose de faire la première partie de leur concert en octobre au Trianon de Paris. La chanteuse qui n’a encore jamais fait de véritable scène accepte tout de suite. Trois jours plus tard, elle se retrouve sur la scène de l’Olympia en première partie du concert d’Hervé (révélation musique de l’année 2021).

Elle a arrêté d’être auxiliaire de vie le jour où elle a signé avec Warner Chappell , et a reçu de l’argent pour s’adonner uniquement à sa passion. Plus tard, elle signera chez Virgin records et possède aujourd’hui son propre label. Ne travaillant qu’avec ses amis, Tom Geffray est son talentueux batteur, tandis que Pierre Cheguillaume et Alexis Delong (du groupe Inüit) arrangent ses compositions. Enfin en mars, elle avait atteint l’état de grâce : la première partie de Stromae. Artiste qu’elle adule, ce dernier a malheureusement récemment annulé tous ses concerts pour raison de santé…

Son premier album, sorti le 31 mars 2023

Une tendre violence

Les chanson de Zaho de Sagazan parlent beaucoup d’amour, et de ses affres, qui ne sont parfois pas si inintéressants. C’est cette tristesse qu’elle utilise pour écrire ces musiques si émouvantes. Tout est là : transformer la boue en or. Elle est une présence sur scène, charismatique, une voix dans la tête, magnétique, qui oscille entre tendresse et violence. Sur scène, c’est le piano-voix qui s’impose comme une évidence pour mettre en valeur son style. Mais au cours du temps elle explore d’autres univers rythmiques : de l’électro, de la pop des années 1980, cold wave ou techno berlinoise qu’elle concile à sa voix vibrante et langoureuse.

Très inspirée de Stromae, comme lui elle n’hésite pas à mélanger les tons, les sonorités, les genres pour enrichir sa musique. Entre slows sucrés et show musclés, Zaho ne fait que crier son manque d’amour, chaque refrain nous plonge dans une bulle et sonne comme une vérité de plus en plus profonde. Sa musique, en fin de compte, recentre sur l’essentiel. Proche de Barbara, Brel, ou même Edith Piaf pour la mélodie, la prestance et les thèmes, on espère que son succès et sa notoriété fulgurantes, ne l’empêcheront jamais d’explorer et d’exploiter toute la richesse de son talent et son destin de grande artiste.

A lire aussi : D’où vient le mythe du « croque-mitaine » ?
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