La Fnac, premier disquaire de France, se lance dans le marché du streaming et propose un service payant d’écoute de musique en illimité.
La Fnac part à l’assaut de la musique en ligne ! C’est aujourd’hui que le disquaire lance son offre d’écoute et de téléchargement de musique en streaming payante. La firme devra faire face à la rude concurrence de Spotify et de Deezer qui restent les leaders sur ce marché. Le distributeur n’avait d’ailleurs pas réussi à s’imposer face à l’iTunes d’Apple. C’est donc un pari osé que tente la Fnac. De plus, d’après le Syndicat des Producteurs de Disques, la vente physique des albums musicaux représentent encore 70% du marché, ce ne sera donc pas simple pour la Fnac d’arriver à imposer ce nouveau mode d’achat. Cependant le streaming s’impose comme une nouvelle pratique influente. En effet, sur les ventes numériques, le streaming en représente 43% tandis que 50% sont toujours occupés par le téléchargement. Mais le streaming a connu une hausse de 3,9% en 2013. En plus de son service d’écoute en ligne, la Fnac proposera également des cartes et des coffrets cadeaux dans ses magasins et sur le site internet Fnac.com. Les abonnés de Fnac Jukebox pourront d’autre part bénéficier des conseils des disquaires Fnac dans une rubrique «Éclaireurs». Des bornes de démonstration du service Fnac Jukebox seront installées dans les enseignes et le lancement du projet sera accompagné d’une campagne télévisée.
Pas d’offre gratuite
« On prend du plaisir quand on écoute de la musique sans publicité. Nous voulons être accessibles au plus grand nombre avec notre offre à 2 euros par mois », voilà ce qu’a déclaré Frédérique Giavarini, la directrice de la stratégie de la Fnac. En effet, contrairement à ses concurrents, le service Fnac ne proposera pas d’offre gratuite, un « parti pris et une conviction forte » toujours selon Frédérique Giavarini. Fnac Jukebox proposera un abonnement à 4,99 euros par mois pour bénéficier d’une écoute illimitée de tous les morceaux du catalogue depuis un site Web. Pour bénéficier de l’accès au dispositif à partir d’un mobile ou d’une tablette, il faudra que le client rajoute 5 euros. La Fnac propose également un premier abonnement à 2 euros par mois qui comprendra une écoute illimitée de 200 titres depuis le site Web, et un abonnement à 7 euros pour l’accès depuis son application mobile. « Il n’y a pas encore d’offre grand public, beaucoup de gens ne connaissent pas ce mode d’écoute ou font du streaming par hasard », explique encore Frédérique Giavarini.
Convertir ses clients à l’écoute en ligne
La Fnac est déjà un géant de l’industrie qui vend chaque année environ 14 millions de disques, espère convertir au streaming une partie de sa clientèle. Les ventes de musique physique de la Fnac baissent, c’est pourquoi la firme se rabat sur le numérique qui représente désormais 26% du marché global de la musique, selon le Snep. « On veut se positionner à un moment où le marché est en forte croissante mais encore à ses débuts », explique Frédérique Giavarini. La précédente offre de la Fnac, FnacMusic, a été fermé début 2013. Le distributeur a également lancé fin octobre Digicopy, une offre qui permet à ses clients d’obtenir gratuitement les versions numériques des CD et vinyles. « Une grande majorité de Français ne connaissent pas les offres de streaming » explique Frédérique Giavarini. Même si plus des deux tiers des internautes écoutent de la musique sur Internet, il s’agit surtout de vidéos YouTube. Pour attirer plus de clients, la Fnac assure proposer «une excellente qualité d’écoute» avec des morceaux encodés à 320 kilobits par seconde, contrairement à ses concurrents qui auraient une qualité de 128 kbs sur leurs offres gratuites.
Le groupe TF1 compte lui aussi se lancer sur le marché du streaming même si aucune décision de lancement n’a encore officiellement été annoncée.