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Comment est née la série Code Quantum ?

Alors que Code Quantum sera rediffusée sur SyFy dès le 8 janvier (17h30), retour sur la création d’une série devenue culte.

C’était quoi Code Quantum ? « Tout a commencé à l’époque où je dirigeais une expérience de voyage dans le temps appelée « Code Quantum ». Lors de cette expérience, une horloge cosmique déréglée me fit passer de l’état de physicien… à celui de pilote d’essai. Ce qui aurait pu être amusant si j’avais su piloter… Heureusement je suis aidé par Al, mon ange gardien (…) Bref, je me promène à travers le temps, passant de la peau d’un personnage à un autre en essayant de réparer les erreurs du passé. Et j’espère chaque fois que mon prochain saut dans le temps me ramènera chez moi et me rendra enfin mon vrai visage… »

Code Quantum a longtemps fait les belles heures de M6 et c’est d’ailleurs la chaine SerieClub qui a diffusé le reboot l’an dernier. Mais désormais, il faudra aller sur SyFy pour revoir l’intégralité de la série originale. Si on a déjà consacré un dossier à la série, nous allons vous expliquer comment ce projet a vu le jour. Un projet qui aurait pu être différent.

On est en 1979 et le créateur de la future série Code Quantum, Donald Bellisario, a pour la première en tête le terreau de base de la série. Il vient de travailler sur Les Têtes brûlées, n’a pas encore créé Magnum et a des envies de séries différentes. Il veut se frotter au genre de l’anthologie (1 histoire 1 épisode dans un univers commun, façon Black Mirror). L’anthologie n’est plus une forme aussi facile à la télévision. Le genre fut très populaire dans les années 50 avec La 4ème dimension, Au delà du réel ou Alfred Hitchcock présente. Mais ça constitue un vrai pari pour un network car c’est une remise à plat chaque semaine : on change de héros, de lieu, d’environnement narratif à chaque épisode.
La seule chose qui perdure c’est la couleur de l’anthologie (SF, thriller,..). Bellisario veut vraiment faire une anthologie mais il veut faire aussi une série sur le voyage dans le temps. Et il se dit que combiner les deux, c’est plutôt une bonne idée. On aura un héros ou un duo de héros récurrent chaque semaine auquel le public va s’attacher, on suivra leur amitié qui évoluera. Mais à chaque épisode, l’histoire, le lieu, l’époque, le ton, tout va changer, il racontera une histoire différente.

Voilà comment il présente son projet dans The Quantum Leap Book (Louis Chunovic) : “L’idée que j’avais au début était celle d’un type vivant à Santa Barbara. Un médecin qui fait de la recherche médicale et qui découvre qu’il est atteint d’une maladie congénitale qui a sauté une génération. Il sait qu’il risque donc de transmettre à son tour la maladie. Mais il sait en revanche comment stopper le processus grâce aux progrès scientifiques qu’on a fait. Mais le remède ne fonctionne pas sur lui et il se voit déjà condamner. A moins qu’il ne puisse remonter le temps et inoculer le remède à son grand père et ainsi empêcher qu’on lui transmette la maladie. Le héros se met alors à faire tout ce qu’il peut pour parvenir à voyager dans le temps, lit, fait toutes les recherches possible. L’idée serait donc de remonter dans le temps en se focalisant sur un lieu qui existe à l’époque où vous voulez aller et vous arrivez à cette époque dans laquelle vous vous immergez.”
Bellisario a donc cette idée en tête, un projet sans titre, on est en 1979. Il va garder cette idée en lui puis va créer Magnum et se focaliser sur d’autres projets mais sans jamais perdre de vue ce qu’il veut faire. Tout en pensant à cette idée de série, Bellisario lit aussi des livres d’auteurs qui parlent du cosmos, de l’univers, de la perception de temps de l’espace, de la théorie de la relativité d’Einstein, … Tout cela a macéré dans sa tête depuis cette année 1979 jusqu’à la création de Code Quantum

A lire aussi : Mais c’est qui déjà…Thomas Sullivan Magnum? (vl-media.fr)

Quelques années plus tard, il décide de se lancer dans la création de cette série. Mais avec les années, le projet de base a un peu changé comme on le voit dans la première scène de la série chargée en gros de présenter le projet. La scène se passe en plein milieu de Monument Valley (une jamais utilisée). Impossible pour ceux qui la verrait de savoir à quelle époque elle se situe. Un rapace crie en survolant le site et on revient au sol et on trouve un homme qui se retourne quasi nu, gisant là. Puis on comprend, grâce à la voix off de cet homme qu’il n’a aucune idée d’où il est, qui il est, ni ce qu’il fait là et qui ne souvient de rien de son passé. Un peu comme si il venait de naître ici au milieu de nulle part. Puis la voiture d’un shérif arrive près de lui. « Montez grand chef » lui dit le shérif. Mais avant de monter il a désespérément soif et va prendre de l’eau dans une gourde et tombe sur la plaque d’immatriculation qui indique qu’on est en 1955. Puis il monte dans la voiture et voit qu’il y a un cadavre à l’arrière et qu’il est celui que l’on soupçonne d’être le meurtrier. Il se regarde alors dans le rétroviseur et comprend qu’il est un indien. C’est comme ça que Bellisario a fait naître celui qui deviendra Sam…

Entre ce que Bellisario a écrit et le moment où il le vend à un network, il y a un gap. Mais ça tombe bien car NBC veut travailler avec lui. Il rencontre alors 3 hommes importants de la chaîne : Warren Littlefield, Brandon Tartikoff et Perry Simon qui vont lui pitcher des idées de séries qu’ils veulent mettre en route. Parmi les séries évoquées, il y en a une qui s’appelle The Silver Surfer (rien à voir avec Marvel) une autre qui serait une sorte de croisement entre L’agence tous risques et Les incorruptibles, mais rien qui convient vraiment Bellisario. Il prend alors les choses en main et expose son projet à lui auquel il ajoute la volonté de ne pas remonter trop loin dans le temps. Pas question de faire remonter Sam à l’époque de la Rome Antique, il veut garder un côté un peu réaliste à l’environnement et aux aventures qu’il va vivre. Il ne peut pas sauter dans le temps au delà de son année de naissance (ici 1953). Quand les pontes de NBC lui demande pourquoi il répond qu’il n’y en a pas. C’est ce qu’il appelle le PCR, Post-Creative Rationalization ou rationalisation post-créative. En gros quand on vous demande pourquoi, vous répondez parce que et vous trouvez une raison après coup. La réponse des gens de chez NBC est juste parfaite : “Si n’importe qui d’autres était venu nous présenter ce projet de la manière dont vous l’avez fait, on leur sans doute remercier et on aurait arrêter là. Mais on veut travailler avec vous donc allons-y”. Et sans passer par la case pilote, ils ont passé commande directement de13 épisodes. Il faut maintenant trouver les bons acteurs pour être Sam et Al. L’évidence s’est imposé à eux dès que Scott Bakula et Dean Stockwell sont venus auditionnés pour le rôle. Ils étaient Sam et Al.

A lire aussi : Magnum : le détective moustachu le plus iconique de la télévision (vl-media.fr)

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Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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