Son décès, ce dimanche 18 août, a provoqué une vague d’émotions au Japon, pays où Alain Delon était une véritable idole.
Son charisme a dépassé les frontières françaises jusqu’au pays du soleil levant. Décédé ce dimanche 18 août à son domicile, Alain Delon s’était forgé une popularité au Japon. Grâce au succès de ses film, l’acteur s’est fait remarqué en incarnant l’idéal masculin. Très vite, les Japonais se parent d’admiration pour l’acteur qui s’est éteint à 88 ans.
C’est en 1963 qu’Alain Delon se rend pour la première fois au Japon dans le cadre du festival du film français de Tokyo. À 27 ans, il s’est déjà fait un nom dans le pays grâce à ses films et arrive régulièrement en tête des classement des célébrités les plus appréciées dans l’archipel entre 1961 et 1975.
Tout commence avec Plein soleil
L’histoire d’amour entre le Japon et l’acteur a commencé dans les années 1960, avec la sortie cette année-là du film Plein soleil de René Clément. Alain Delon y incarne Tom Ripley, un jeune séducteur au charisme époustouflant.
« J’écoutais la bande musicale de Plein Soleil tous les jours quand j’étais jeune. Je me disais « comment une personne aussi séduisante peut-elle exister dans ce monde? ‘ », affirme une Japonaise, interrogée par BFMTV. « Il était tellement beau. Il n’y a pas d’autres célébrités aussi belles que lui », enchéri une autre.
Le film à succès Plein Soleil propulse la notoriété de l’acteur qui séduit le public japonais avec son apparence. Son côté sombre vaut également l’admiration de nombreux Japonais qui s’étaient identifiés à lui.
L’identification des Japonais à Delon
Alain Delon l’affirme, les Japonais se sont identifiés à lui. L’acteur fascine au Japon grâce à ses nombreux rôles dans lesquels ses personnages se rattachés à l’élégance et au mystère. Le Samouraï de Jean-Pierre Melville (1967), en est d’ailleurs un bon exemple.
« Les Japonais s’étaient identifiés à moi. Au Japon, il y a tout de même un petit complexe d’infériorité de couleur de peau, ils envient le blanc. Et s’ils avaient eu la chance d’être blancs, ils auraient voulu ressembler à Alain Delon »
Alain Delon dans une interview au JT de France 2, donnée en 1996.
Son amitié avec l’acteur Toshiro Mifune a également enrichi sa notoriété dans le pays. Les deux acteurs ont d’ailleurs partagé l’affiche du film Soleil Rouge en 1971. Un véritable culte s’est alors installé autour de la personne de Delon.
« Au Japon, je suis une sorte de divinité »
À chaque passage au Japon, c’était une pluie de cadeaux que recevait l’acteur. Des roses rouges, des coupes de fruits, des éventails et même des statuettes, les Japonais ne manquaient pas d’imagination. Certaines femmes manquaient même de tomber à la renverse après une accolade avec le séducteur.
« On disait qu’Alain Delon était plus célèbre au Japon qu’en France »
déclare Yoshi Yatabe, ancien programmateur du Festival international du film de Tokyo dans une interview à l’AFP en 2022.
Il faut dire que le géant du cinéma venait régulièrement au Japon. Après sa première visite en 1963, l’acteur va multiplier les voyages au Japon d’abord pour promouvoir ses films mais également pour participer à des émissions de variétés à la télévision. Parfois, Alain Delon a même battu des records d’audience en apparaissant à la télévision japonaise.
Dans les années 1970, Alain Delon incarne l’élégance et le chic à la française au Japon. Il devient ainsi l’égérie de d’Urban, une marque nippone de costumes pour hommes, et tourne des publicités pour les voitures Mazda.
L’engouement est si important autour de l’acteur que dans les années 1980 et 1990, un tour-opérateur nippon proposait des voyages organisés en Europe avec à la fin un banquet à Paris en présence d’Alain Delon. Au total, plus de 50.000 Japonais y auraient pris part. « Au Japon, je suis une sorte de divinité. Les gens ressentent un plaisir fort à me palper, à caresser ma main, à embrasser mes doigts », confiait l’acteur lors d’un entretien au Figaro Magazine en 1986.
De grands hommages ont été rendu en mémoire de l’acteur au Japon, et à travers le monde.