ActualitéSéries Tv

On regarde ou pas ? Hotel Cocaine (Ciné+ OCS)

Hotel Cocaine raconte l’histoire de Roman Compte, gérant d’un hôtel qui était l’épicentre du trafic de drogue à Miami dans les années 70.

C’est quoi, Hotel Cocaine ?  En 1978 à Miami, Roman Compte (Danny Pino) ​​est le directeur général du Mutiny Hotel, un établissement privé fréquenté par les acteurs, chanteurs, célébrités et VIP, mais aussi des criminels, des agents fédéraux, des juges qui peuvent danser sur du disco jusqu’au bout de la nuit et s’y procurer la meilleure cocaïne du marché. Compte  s’occupe d’à peu près tout, d’autant que son patron Burton Greenberg (Mark Feuerstein) a trop souvent le nez dans la poudre pour gérer les finances ou les débordements des clients. Un jour, Roman est contacté par l’agent Zulio de la DEA (Michael Chiklis) qui le contraint à infiltrer le gang de Nestor Cabal (Yul Vazquez), le plus grand trafiquant de cocaïne de Miami. Or,  celui-ci n’est autre que son frère et Compte se retrouve pris au piège entre les affaires dangereuses de Nestor, la sécurité de sa fille adolescente, son travail et la pression des fédéraux.  

L’essentiel

Disponible à partir du 1er Octobre sur Ciné+ OCS, Hotel Cocaine s’inspire de faits réels : il s’agit du Mutiny hotel de Miami. L’établissement, qui n’existe plus aujourd’hui, était donc surnommé Hotel cocaine pour des raisons faciles à deviner. A la fin des années 1970, c’était l’épicentre du trafic de drogues en Floride, les riches clients pouvaient s’y procurer à peu près n’importe quelle substance illicite. Non seulement ça, mais les différents gangs et cartels y côtoyaient les fédéraux, comme dans une zone neutre alors même que, en ville,  la guerre faisait rage entre les cartels colombiens, la mafia cubaine et les autorités. Bref, un supermarché de la drogue et une Suisse pour les narcos.  

A lire aussi : On a revu pour vous… The Shield, la loi selon Vic Mackey | VL Média (vl-media.fr)

C’est Chris Brancato, également co-créateur de Narcos, qui a imaginé la série. Et il n’a pas eu à chercher bien loin, comme il l’expliquait dans une interview : « Un des acteurs de Narcos  m’a raconté un après-midi que son père était le directeur général du Mutiny Club à Coconut Grove, à la fin des années 1970 à Miami. Je n’avais aucune idée de ce que c’était , il m’a dit que c’était comme le Studio 54. Et alors que je me plongeais dans les détails, je me suis dit que ça ferait une série vraiment intéressante. »

L’acteur en question, Maurice Compte, est en effet le fils du vrai Roman (décédé il y a quelques années). Son père n’a toutefois pas eu une vie aussi trépidante que son homologue fictif : s’il a bien dirigé le fameux hôtel, il n’avait pas de frère narcotrafiquant et n’a jamais travaillé avec les autorités pour infiltrer les principaux réseaux de drogues de Miami. 

On aime

Pour raconter l’histoire de Roman Compte, Hotel cocaine  alterne entre deux univers radicalement différents mais néanmoins connectés. D’un côté, le club de l’hôtel avec ses stroboscopes, ses paillettes, son glamour, ses stars (comme Hunter S Thompson ou Liza Minelli) , sa débauche et ses plaisirs interdits : sexe, drogue, et… disco (la bande son est phénoménale), dans les nuits chaudes de Miami. Et de l’autre côté, le trafic de drogues avec les fusillades, règlements de compte, descentes de police, chargements récupérés sur la côte, guerres des gangs avec une violence et une tension permanentes. Compte navigue entre les deux avec toujours plus de difficultés à compartimenter et à surmonter l’angoisse, la pression et le sentiment de danger qui pèsent sur lui et sa famille.

Hotel Cocaine, c’est l »histoire de Roman Compte, ancien contre-révolutionnaire qui a fui Cuba après la prise de pouvoir de Fidel Castro et qui cherche à se construire une vie à Miami avec sa fille adolescente et sa petite amie. A travers lui, la série dessine le portrait d’un homme en porte-à-faux entre sa famille et les autorités, la fidélité à la culture d’origine et l’immersion dans son pays d’accueil, entre ses racines latino et l’«  American Dream », l’Espagnol et l’Anglais (les dialogues alternent constamment de l’un à l’autre). 

Côté casting, pas de fausse note. Sans surprise, Michael Chiklis joue très bien les flics ripoux ; Yul Vazquez est très bon en trafiquant de drogues ; on est surtout ravi de retrouver Danny Pino (Cold Case), enfin en tête d’affiche et excellent dans le rôle principal.

A lire aussi : On regarde ou pas ? Tulsa King, Sylvester Stallone royal en mafieux old school (vl-media.fr)

On aime moins

En tant que thriller criminel, Hotel Cocaine fait le job ; en tant que série sur le narcotrafic, elle ne sort pas des sentiers battus avec une intrigue assez prévisible. Elle n’a pas la complexité narrative ni la réalisation immersive de Narcos, et certaines tentatives d’ajouter une touche d’humour laissent perplexe. En particulier les scènes avec Burton, le propriétaire de l’hôtel drogué en permanence et avec des visions psychédéliques : tout y est caricatural et totalement incongru, de sorte que l’effet tombe à plat.

On évoquait les deux atmosphères de Hotel Cocaine. Indépendamment, elles sont réussies ; la transition est toutefois maladroite, et on a parfois l’impression de regarder deux séries en une : le luxe tapageur glamour du club et la violence sombre du narcotrafic, et le spectateur (et Compte) passent de l’un à l’autre de façon trop abrupte. 

On regarde si… on est intrigué par cette histoire… stupéfiante (oui, on est fier de ce jeu de mots) inspirée de faits réels ; on adore les séries comme Narcos ; on a envie de voir Danny Pino dans le rôle principal ; on aime se trémousser sur Donna Summer.

On ne regarde pas si… on fait une overdose de séries sur le narcotrafic (oui, on est fier de ce jeu de mots) ; on  n’aime pas les séries violentes ; on espère voir Michael Chiklis jouer autre chose que le cousin de Vic Mackey en Floride… 

Hotel cocaine
8 épisodes de 50′ environ.
Le 1er Octobre sur Ciné + OCS.

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
Related posts
ActualitéSéries Tv

On débriefe pour vous... La Mesías, drame familial et fondamentalisme religieux

La Loi des Séries 📺Séries Tv

Ça c'est Paris (6x52 minutes) / Guillaume Faure | La loi des séries #795

ActualitéFranceMédias

Comment est né Endemol ?

ActualitéCulturePop & Geek

Tu te souviens de ... la BD et du dessin animé "Tom-Tom et Nana" ?

Retrouvez VL. sur les réseaux sociaux