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On a vu pour vous… Tulsa King, Sylvester Stallone royal en mafieux old school

Sylvester Stallone est la star de Tulsa King, où il joue un vieux mafieux exilé au fin fond de l’Oklahoma par la « famiglia ». 

C’est quoi, Tulsa King ? Dwight Manfredi (Sylvester Stallone), capo de la mafia de New York, a passé 25 ans en prison pour meurtre sans jamais balancer ses associés . Lorsqu’il est libéré, il s’attend à retrouver sa place au sein de la famille, mais les choses ont changé. Celui qui fait office de nouveau boss, Chickie Invernizzi (Domenick Lombardezzi), le juge plus  encombrant qu’autre chose et l’exile à Tulsa pour y gérer les « affaires ». Furieux, Dwight est contraint d’obéir et il débarque en Oklahoma pour se mettre au travail, en recrutant une équipe disparate et pas forcément compétente. Mais son arrivée attire aussi l’attention des autorités et d’un gang de bikers qui n’entend pas lui laisser le champ libre… 

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Sylvester Stallone est la star incontestable de Tulsa King, série créée par Taylor Sheridan (Yellowstone) avec Terence Winter (Boardwalk Empire) comme showrunner. Trois noms qui ont de quoi susciter l’intérêt, et la promesse est alléchante sur le papier. Le résultat est-il à la hauteur ? Disons que la série, disponible depuis le 12 Février sur Paramount+ , n’est probablement pas ce qu’on attendait. Mais on se prend vite au jeu car la première saison de 9 épisodes (une deuxième saison a été commandée) est aussi efficace que divertissante. 

Dwight  « The General » Manfredi, le héros de Tulsa King, est un capo de la mafia libéré après 25 ans passés derrière les barreaux. Il s’est sacrifié pour la famille (mafieuse), a perdu tout contact avec sa famille (la vraie) et il s’attend à retrouver sa place au sein du monde criminel. Mais le fils du boss qui a pris l’ascendant entre temps le considère comme un has been et pour s’en débarrasser, il lui fait une offre qu’il ne peut pas refuser : il l’expédie à Tulsa, au milieu des ranchs et des vaches, pour y établir des activités criminelles. Furieux, Dwight est obligé d’obéir et il arrive dans l’Oklahoma où il se met au travail : il recrute un chauffeur de taxi pour lui servir de bras droit, rackette le patron d’un dispensaire qui vend du cannabis et commence à établir son empire criminel. Ce qui ne manque pas d’attirer l’attention des autorités et notamment de Stacy (Andrea Savage), une agent de l’ATF qui va nouer une relation… ambiguë avec lui, mais aussi d’un gang de bikers suprémacistes qui voit d’un mauvais œil qu’on empiète sur son territoire. Pour compléter le tableau, la situation va rapidement s’envenimer avec les capi de New York…

Dwight Manfredi, parachuté à Tulsa – Oklahoma.

Dans Yellowstone, Taylor Sheridan nous raconte une histoire classique en reprenant des genres canoniques (le soap, le drama et le western) qu’il unit et adapte aux codes de la fiction et au contexte actuels. La démarche est peu ou prou la même ici : Tulsa King emprunte aux histoires de gangsters, au mélodrame familial et à la comédie pour suivre un vieux de la vieille, balancé dans un nouvel environnement et qui tente de faire son come-back face à la jeune garde.  En l’occurrence, il s’agit de Dwight, un mafieux old school qui n’est pas préparé aux évolutions de la société ni à Tulsa, où il débarque au milieu des champs, des chevaux et des réserves indiennes comme si c’était le Brooklyn d’il y a 20 ans. Grosso modo, c’est Lilyhammer en Oklahoma. 

Le traitement, l’écriture, la réalisation sont très classiques, familiers voire confortables. Certes, il n’y a rien de neuf mais tout fonctionne parfaitement. Côté humour, il y a des scènes hilarantes et des répliques qui font mouche, et la série a l’intelligence de vite laisser de côté les gags faciles sur l’âge de son héros. Côté thriller, on se laisse porter par une histoire bien construite qui file dans des épisodes relativement courts (une quarantaine de minutes) ponctués de scènes de bagarres où ça cogne et ça tire à vue. Enfin les relations difficiles entre Dwight et sa fille Tina ajoutent la petite touche capable de donner une profondeur plus dramatique.  

Ce que Tulsa King réussit extrêmement bien, c’est le mélange des genres et la construction du récit sur plusieurs fronts. A de rares exceptions près, on ne sort jamais du registre de la comédie, ni de celui de la série mafieuse, ni de l’aspect légèrement dramatique, ni de la série d’action. La montée en puissance de la tension et du drama dans les derniers épisodes se fait naturellement, comme en point d’orgue à toute un entrelacs de dynamiques sous-jacentes tout au long de cette saison.

Jay, Dwight et Bodhi -gangsters version Tulsa

Centrée sur Dwight, la série nous offre aussi des personnages secondaires hauts en couleurs, qui apportent tous quelque chose à l’intrigue. Citons Tyson (Jay Will), le chauffeur/assistant de Dwight ; Bodhi (Martin Starr), vendeur de cannabis toujours à moitié stone ; ou Armand (Max Casella), ex-mafieux devenu éleveur de chevaux. Reste que l’atout maître de Tulsa King, c’est indubitablement Sylvester Stallone. Longtemps habitué à des rôles à la Rocky ou Rambo (pour ne citer que les plus célèbres) où les exigences physiques ont éclipsé ses talents d’acteur, il parvient à équilibrer l’humour, l’émotion et le sarcasme avec la violence de son personnage, et il rend ce gangster old school extrêmement sympathique voire attachant. Brillant dans chaque scène, Stallone est définitivement le roi de Tulsa King.  

Avec son mélange réussi de thriller mafieux, de drama et de comédie, Tulsa King nous propose une histoire certes classique mais prenante et que l’on suit avec plaisir. Elle nous offre surtout un formidable Sylvester Stallone, qui domine magistralement chaque scène. Sa « gueule », son charisme, son efficacité dans les scènes  d’action, sa capacité à se parodier lui-même avec une bonne dose d’humour et à se réinventer : d’une certaine manière,  tous les Stallone que l’on connaît et que l’on aime sont condensés dans Tulsa king, où  il joue avec son image pour incarner ce personnage de capo de la mafia, écrit sur mesure. 

Tulsa King
10 épisodes de 40′ environ.
Depuis le 12 Février sur Paramount+

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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