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C’est quoi les vents de « Santa Ana » qui favorisent les incendies californiens ?

Les vents de Santa Ana, ces bourrasques chaudes et sèches venues du désert, transforment chaque automne le sud de la Californie en un brasier potentiel. Mais qu’est ce que c’est réellement ?

Chaque année, de septembre à mai, le sud de la Californie est balayé par les vents de Santa Ana. Ces bourrasques violentes, parfois qualifiées de « sèche-cheveux géant« , apportent chaleur, sécheresse et un danger accru d’incendies. Les rafales peuvent atteindre 160 km/h, transformant les forêts en brasier potentiel. En 2017, l’incendie Thomas, attisé par ces vents, a détruit plus de 1 000 structures. Le phénomène tire son nom du canyon de Santa Ana, bien qu’une autre origine, moins consensuelle, évoque un terme amérindien signifiant « souffle du diable« . Ces vents assèchent les collines et fragilisent la végétation, rendant les conditions particulièrement inflammables, comme le rappellent les services météorologiques américains.

Un phénomène climatique unique

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les vents de Santa Ana naissent du froid. Tout commence au-dessus du Grand Bassin, qui couvre le Nevada et une partie de l’Utah. Une haute pression y emprisonne de l’air froid. En descendant les montagnes californiennes, cet air se comprime, se réchauffe et perd son humidité, s’asséchant au point d’atteindre des niveaux critiques. Ce processus est comparable à l’effet de foehn observé en Europe. L’air circule dans les vallées et canyons, gagnant en vitesse à mesure qu’il s’approche du littoral. Résultat : un souffle chaud et sec qui transforme la végétation en combustible parfait pour les flammes.

Un accélérateur d’incendies

Les vents de Santa Ana ne se contentent pas d’assécher. Ils propagent aussi des braises à des kilomètres. Lors des incendies récents de Palisades et Eaton, ces rafales ont attisé les flammes et accéléré leur progression, brûlant respectivement 23 700 et 14 000 hectares. En 2023, après deux années pluvieuses, la végétation avait explosé. Mais, avec huit mois sans pluie, cette abondance est devenue un piège.
Alors que les pompiers luttent contre ces incendies dévastateurs, les habitants subissent aussi les effets des vents de Santa Ana sur leur quotidien. Fatigue, irritabilité, allergies : leur souffle, au-delà de ses conséquences visibles, laisse une empreinte psychologique. Comme l’écrivait Joan Didion, ces vents « assèchent les collines et les nerfs jusqu’au point d’inflammabilité« .

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