La mini série Menace imminente s’est faite attendre, mais elle fut enfin présentée au Festival Séries Mania, avec notamment Patrick Bruel.
Zeey Abadi, légende du renseignement israélien, est rappelé en urgence pour traquer un traître ayant volé un dangereux logiciel développé secrètement par une branche de l’Armée israélienne, l’Unité 8200, et utilisé à Paris. Une mission qui l’amène à collaborer avec Fleur Giroud flic française de l’antiterrorisme. Ils n’ont que 72 heures pour résoudre cette affaire malgré leur passe commun…
SEANCE SPECIALE SERIES MANIA 2025

L’essentiel
Avec sa nouvelle co-production internationale Menace imminente, TF1 ambitionne une entrée dans la cours des grands de la série d’espionnage internationale à coup de conspiration, traitres, assassins et double-identité. La série est une adaptation du roman « Unité 8200 » de Dov Alfon, écrite par Leora KAMENETZKY, David DUSA, Negar DJAVADI, Bruno FAY et réalisée par le réalisateur israélien Dan Sahar. Côté casting, là aussi un casting international pour une série dont l’action se situe à cheval entre Paris et Israël : Patrick BRUEL, Natasha LINDINGER, Cyril GUEI, Gaia WEISS, Aviv PINKAS, Tsahi HALEVI, Talya BERTFELD.
Pour la partie conspiration, la série lorgne clairement du côté de 24 heures chrono (sur laquelle elle multiplie les références à commencer par le S.A.T ici et le C.A.T dans 24) tandis qu’on pénètre dans les arcanes des renseignements façon Bureau des légendes. Avec un tel « croisement », est-ce que Menace imminente parvient à réussir son coup ?
On aime ?
Fondamentalement, Menace imminente est une série efficace, certes un peu à l’ancienne malgré ses tentatives d’être moderne, prenante et au casting convainquant. Patrick Bruel est un excellent acteur et le prouve encore ici sans pour autant réellement surprendre. En « Jack Bauer » au féminin, Natasha Lindinger se montre à la hauteur et à mesure que l’action progresse, elle « lâche » les chevaux et on sent le potentiel de femme d’action qu’elle a en elle pour le rôle. Enfin, Gaïa Wess en méchante tueuse à gage psychopathe est juste parfaite (la scène de fin d’épisode 2 est en tout point savoureuse, elle nous rappelle Famke Janssen dans Goldeneye), c’est vraiment la grande réussite de la série du début à la fin, elle est une l’antagoniste qu’il faut.

Sur cette saison, on a un sentiment un peu entre deux. L’intrigue est en tout point passionnante et pose dès le début les bases d’une conspiration qui promet de grandes surprises, de grands rebondissements. Le soucis est que face à une série qui ne compte que 6 épisodes, l’exposition prend beaucoup trop son temps et même après, l’intrigue tend à nous « perdre » pour faire durer le plaisir, s’arrêtant trop sur des sous intrigues qui nuisent à l’ensemble. Il aurait fallu rentrer plus vite dans le vif du sujet. Car la série connaît un peu un ventre mou avec les épisodes 3 et 4 qui font retomber la série dans un genre plus « classique ». Il faut attendre les épisodes 5 et 6 pour que Menace imminente renoue avec le meilleur, oscillant entre twists et scènes d’action bien menées (même si l’action à la française a encore des progrès à faire pour être davantage convainquant). Une intrigue comme celle de la série se doit d’aller plus fort, plus loin. C’est presque dommage car certaines productions comme Mercato se donnaient plus de possibilité dans l’action « débridée ».
La menace vraiment imminente ?
Le paradoxe le plus fort étant le titre lui même : on ne sent jamais l’urgence et donc l’imminence de la menace sauf quand elle est bien là. Sans doute que la comparaison mal venue mais inévitable avec 24 y participe. Le concept de temps réel permet d’accéder facilement à cette « urgence ».
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On sent que l’écriture a voulu montrer combien l’intrigue était complexe mais à trop complexifier on s’y perd ; elle a aussi voulu montrer que – coproduction internationale oblige – elle se déroule dans le monde entier avec donc beaucoup de personnages un peu partout à découvrir au risque que certains comme Julia, la fille de Zeey (incarnée par Marie Zabukovec) soient totalement oubliés.
Le risque avec un contenu si « riche » est que par la suite, soit le soufflet retombe avec des développements qui ne vont pas aussi loin que l’intrigue le laisse entendre, soit que la série donne un brutal coup d’accélérateur pour « augmenter » la cadence et tout boucler.

Après ne boudons pas notre plaisir, Menace imminente reste un thriller d’espionnage efficace, prenant et on avait besoin de voir ce type de format en France, alors qu’une grande partie des autres pays s’en sont emparés. A l’image d’Israël avec l’excellente série Fauda (dont Leora KAMENETZKY était une des créatrices) qui rentrait pour le coup bien plus vite dans le vif du sujet.