Le 22 octobre prochain sortira le deuxième volet de la trilogie Kaamelott, un événement que les fans attendent avec beaucoup d’impatience, mais aussi d’attentes. D’ici là, nous avons décidé de vous dévoiler nos 3 saisons préférées de la série.
Notre petit préféré : le livre III
La saison 3 de Kaamelott marque une confirmation du style de la série, avec une écriture beaucoup plus affirmée et une mise en scène plus efficace. Alexandre Astier s’attache ici à équilibrer la comédie absurde avec la profondeur dramatique à laquelle il donne graduellement une place plus importante. On est dans cette saison plus sur un enchaînement de sketches, mais sur un réel fil narratif, plus dense, et qui offre une cohérence accrue de l’ensemble.
Arthur commence dans cette saison à être usé par les événements. En effet, on le sent fatigué par ses responsabilités, impatient avec ses chevaliers quand ces derniers ne comprennent rien. De plus, il est déprimé par sa relation avec Guenièvre, avec laquelle il ne fait plus que le strict minimum.
D’autre part, certains personnages comme Perceval ou Léodagan prennent désormais une place de premier plan, et leurs personnages deviennent plus nuancés. Perceval sert particulièrement bien le propos de cette saison. Il permet en effet par son idiotie abyssale mais aussi par sa gentillesse, de mettre en perspective les propos et les émotions d’Arthur, alors qu’il commence à sombrer dans la dépression. Leur relation et l’affection qu’a Arthur pour Perceval est un élément très touchant de la série. Puisque, bien qu’il soit profondément débile, Perceval semble paradoxalement comprendre plus que beaucoup d’autres ce que ressent le roi. Cette relation est, dans une autre mesure, aussi applicable à la relation du roi avec Guenièvre dans la saison 5.
Kaamelott n’est plus seulement drôle, il devient touchant, réfléchi, amer, et se prépare à explorer des thématiques plus sombres.
Le livre V
Saison charnière pour la série, la saison 5 a divisé les fans, beaucoup étant attachés au format et au côté léger des premières saisons. En effet, cette saison, la préférée d’Alexandre Astier, traite de sujets beaucoup plus graves, avec un ton beaucoup plus sombre. Mais la saison ne change pas seulement sur le fond, elle change aussi sur la forme. En effet, les épisodes s’allongent pour une durée moyenne de 40 minutes, là où, rappelons-le, les épisodes de la première saison faisaient 5 minutes.
Arthur sombre dans cette saison dans la dépression, presque la folie, dans des épisodes beaucoup plus sombres, introspectifs, et où il est mis face à ses échecs et à l’effondrement progressif de son rêve de paix, de l’échec de la quête du Graal, et du délitement de la Table Ronde. Le mythe arthurien est alors complètement déconstruit. Les personnages qui, par le passé, pouvaient paraître simplement « drôles » révèlent leurs fêlures. Certains, comme Lancelot, deviennent une menace réelle, et d’autres gagnent en épaisseur, comme Perceval (bien que cette transition ait été entamée dès la saison 3).
Cette saison, très audacieuse tant elle diffère des précédentes, nous montre l’humain avant le mythe, leurs doutes, leurs erreurs et leurs conséquences, leurs faiblesses. Ce n’est finalement que l’aboutissement de la saison 1,où les personnages ont directement été montrés comme idiots, peureux, cruels etc.
Le livre VI
Alors, certes, cette saison a été la moins bien reçue de la série ; néanmoins, il est temps de lui rendre justice : la saison 6 de Kaamelott est une bonne saison. Alors, certes, tout n’est pas bon, parfois loin de là, mais dans l’ensemble, ça se tient largement et ça fonctionne.
Après avoir cassé les codes à la saison 5, Alexandre Astier change de nouveau le ton de la série. Il remonte en effet le temps, 15 ans avant les événements de la saison 1, alors qu’Arthur est légionnaire romain dans la milice urbaine à Rome. C’est donc en simple soldat que l’on retrouve Arthur, loin des hautes sphères dirigeantes, chose essentiel pour comprendre son idéologie. Témoin de violences arbitraires, de racisme social et d’abus d’autorité, il développe un profond rejet du système impérial et de sa dimension souvent inhumaine. Il forge sa propre vision politique en bas de l’échelle, bien plus proche du peuple et des idéaux de justice.
La réalisation s’améliore et marque une rupture esthétique et narrative conséquente. En effet, Astier abandonne définitivement le format court et adopte une mise en scène plus cinématographique : sobre et soignée. Le rythme se ralentit, devient plus contemplatif, et laisse plus de place aux silences, aux regards. Les décors romains sont traités habilement, avec une lumière chaude soulignant le changement de climat. De plus, le cadre devient plus mobile, ce qui souligne qu’Arthur n’est pas en proie au même enfermement. Il est encore libre et n’a pas le poids de la couronne.
L’énergie n’est plus la même, les plans et transitions viennent servir le récit dramatique. La musique, composée évidemment par Astier, vient soutenir les émotions sans jamais les surligner, par un thème grave et discret.
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De la comédie absurde à la tragédie politique des saisons 5 et 6, Kaamelott n’a cessé de se réinventer. Néanmoins, sans jamais perdre de vue ce qui fait sa force : une humanité profonde et un regard lucide sur le pouvoir, l’échec et le courage de continuer malgré tout.
En attendant, on vous conseil de rattraper votre retard avant la sortie du film en octobre prochain :