Le vendredi 8 août, la projection du film « Barbie » a dû être annulée par le maire de Noisy-le-Sec à cause de menaces proclamées par un groupe d’individus décrétant le film comme « néo-féministe ».
A Noisy-le-Sec, des agents menacés : l’annulation de la projection du film
A Noisy-le-Sec, c’est un rituel depuis maintenant quelques années d’organiser une séance de cinéma en plein air, ce qui est l’occasion de « rassembler les générations » et de « promouvoir la cohésion sociale et le vivre-ensemble dans un cadre agréable » comme l’affirme Olivier Sarrabeyrouse, maire de la commune. Cette année, c’est le film de Greta Gerwig « Barbie » ayant remporté un Oscar en 2024, qui fut choisi pour la projection.
Cependant, cette année, une « minorité de voyous » ont accusé le film de « mettre en avant des histoires de personnages lesbiennes, gays, bisexuels et transexuels » et parle d’une « propagande néo-féministe », comme le confie le maire dans un communiqué. Pourtant, le film « Barbie » avait été choisi par les habitants du quartier eux-mêmes, arrivant en tête avec 13 voix. Sur ce point, Olivier Sarrabeyrouse critique le fait que ces personnes auraient pu exprimer leur désaccord à ce moment-là plutôt que de passer par de l’intimidation auprès des agents publics, créant un « comité de censure au sein de la cité ». L’élu dénonce une « extrême minorité de voyous » motivés par des « arguments fallacieux, traduisant l’obscurantisme et le fondamentalisme instrumentalisés à des fins politiques».
Suite à cet évènement, le maire de la commune a décidé de porter plainte, disant avoir été contraint de prendre cette décision afin d’éviter de mettre en danger les agents publics chargés d’installer la projection du film. Inquiet, Monsieur Sarrabeyrouse alerte « Ces entraves risquent malheureusement de se renouveler ».
Barbie : un film progressiste qui divise l’opinion
Suite à cette interdiction, un débat houleux s’est ensuivit, certains qualifiant les menaces de « fondamentalistes », le maire de la commune se serait donc plié à la volonté de groupes intégristes. Sur ce point Aleksandar Nikolic, porte-parole du Rassemblement national a déclaré sur Europe 1 : « c’est pour les mêmes raisons que ce film a été interdit dans certains pays qui se sont adaptés aux lois islamiques » en référence aux pays comme le Liban, l’Algérie ou encore le Koweit qui ont interdit la diffusion du film car il prônerait l’homosexualité. De plus, Valérie Boyer, sénatrice des Républicians a déclaré qu’Olivier Sarrabeyrousse se soumettrait aux « intégristes religieux islamistes (qui) exercent un contrôle social fort et efficace».
On note que ce film, ayant pourtant remporté un grand succès avec ses 6 millions d’entrées en salle en France et son Oscar en 2024, n’a pas fait l’unanimité. Adoptant une version décalée et féministe, les personnages féminins résidant à Barbieland occupent des postes de pouvoir, là où les personnages masculins se livrent à des activités balnéaires. Ainsi, le film est vanté par la gauche pour sa représentation d’une femme libérée et critiquée par la droite pour sa mise en avant féministe de la société. Par exemple, l’essayiste Samuel Fitoussi parle de « Barbie » comme d’un film symptomatique du wokisme (courant de pensée d’origine américaine qui dénonce les discriminations subies par les minorités).