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Après la chute du gouvernement Bayrou, quelle suite pour Emmanuel Macron ?  

Retour à la case départ pour Emmanuel Macron. Pour la troisième fois en un an, le Président doit désigner un nouveau Premier ministre, huit mois seulement après la nomination de François Bayrou. Une décision cruciale qui s’ajoute à un calendrier déjà chargé, marqué par des tensions sociales en France et des rendez-vous diplomatiques majeurs sur la scène internationale.

Un nouveau Premier ministre, mais quand ?

La première étape pour Emmanuel Macron : nommer un nouveau Premier ministre. L’ Assemblée nationale a largement rejeté le vote de confiance du gouvernement ce lundi 8 septembre. Avec 194 votes pour et 364 contre, François Bayrou est contraint de démissionner. Emmanuel Macron a annoncé qu’il nommera un nouveau Premier ministre dans les « tout prochains jours ». La nomination de ce nouveau Premier ministre devrait donc arriver rapidement, plus vite que celle de Michel Barnier (52 jours).

Plusieurs possibilités s’offrent à Emmanuel Macron concernant le profil de ce nouveau Premier ministre. Va-t-il nommer quelqu’un du bloc central pour essayer de négocier avec les socialistes et obtenir un accord de non-censure ? Ou prendra-t-il la décision de nommer directement un élu PS pour s’assurer la tranquillité à gauche ? Emmanuel Macron peut aussi nommer un profil plus technique, qui jouera le rôle de médiateur entre les oppositions pour essayer de tenir jusqu’en 2027.
Parmi toutes ces hypothèses, plusieurs noms circulent : Sébastien Lecornu, Catherine Vautrin ou encore Gérald Darmanin. La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, s’est dite « disponible » pour succéder à François Bayrou.

Constituer un nouveau gouvernement

Une fois le nouveau Premier ministre nommé, celui-ci devra composer son gouvernement. Il devra ensuite remettre sa liste à Emmanuel Macron qui décidera si ce gouvernement convient. Une tâche pas facile pour le nouveau titulaire de Matignon, puisqu’il devra tenir compte de la situation politique actuelle. L’absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale complique la formation d’un gouvernement cohérent et capable de faire adopter des réformes. Le nouveau Premier ministre devra donc jongler entre des membres de sa majorité, sans oublier les oppositions, et nommer des personnalités fortes et crédibles pour occuper les ministères stratégiques.

Bruno Retailleau (LR) a jugé qu’il était « inconcevable d’avoir un Premier ministre socialiste », précisant que « le projet socialiste ne correspond pas à ce que veut la majorité des Français ». Côté socialiste, Olivier Faure (PS) déclare : « Nous ne voulons pas d’un gouvernement qui serait en même temps de droite et de gauche ».
Boris Vallaud (PS) a proposé un fonctionnement inédit : « Construire des majorités au cas par cas, loi par loi, plutôt que de chercher une alliance stable ». Une approche qui selon le député socialiste permettrait de faire avancer certains textes malgré l’absence de majorité absolue.
Toutes ces prises de position démontrent la complexité des négociations à venir.

Vers une possible dissolution ?

Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national (RN), a estimé que ce moment marquait « La fin de l’agonie d’un gouvernement fantôme ». Elle appelle à une dissolution « ultra-rapide » de l’Assemblée nationale, soulignant que ce n’était « pas une option, mais une obligation » pour Emmanuel Macron. Parallèlement, La France Insoumise (LFI), dirigée par Jean-Luc Mélenchon, a annoncé son intention de déposer une motion de destitution visant le président Macron le 23 septembre 2025, invoquant l’article 68 de la Constitution, qui permet la destitution en cas de « manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat ».

Cette démarche s’inscrit dans un contexte de tensions sociales croissantes. Le 10 septembre, le mouvement « Bloquons tout » a organisé une journée de grève générale, avec des blocages de routes, et des perturbations dans les transports. Face à cette situation, Emmanuel Macron devra naviguer habilement entre les exigences de stabilité gouvernementale et un calendrier international chargé. Le président français co-présidera le 22 septembre une conférence au siège de l’ONU à New York, sur la « solution à deux États » au cours de laquelle Paris doit formaliser, avec plusieurs autres pays, sa reconnaissance de l’État palestinien.

À lire aussi : À quoi sert le Premier ministre ?

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