Adaptée du roman de Barbara Abel, Je sais pas pourrait bien, après L’intruse, être la nouvelle mini série de genre qui va vous marquer.
Une sortie des classes qui vire au cauchemar. Emma, une enfant de six ans, a disparu.
Quand elle réapparait, tout le monde semble rassuré, mais maintenant c’est sa maîtresse, Jade, partie à sa recherche qui manque à l’appel.
A la question : où es Jade ? Emma répond : JE SAIS PAS
Que s’est-il passé dans la forêt ?
À six ans, on est innocent, dans tous les sens du terme.
Pourtant, ne dit-on pas qu’une figure d’ange peut cacher un cœur de démon ?
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L’essentiel
Qu’il s’agisse de séries adaptant des œuvres littéraires ou de pures créations, la fiction française nous offre ces derniers mois des fictions de genre qui nous régalent. Et la qualité ne faiblit pas. Qu’il s’agisse de L’intruse en début d’année, Cette nuit-là, Anaon ou Surface dans un autre registre, les auteurs et réalisateurs français savent parfaitement s’emparer des écrits des auteurs de romans.
La nouvelle incursion de France Télévisions dans ce domaine va sans doute beaucoup faire parler car il touche à un sujet fort mais réellement angoissant : le mal peut-il se trouver chez les plus petits ? « Je sais pas » semble être la réponse toute trouvée et c’est ça qui rend le sujet très fort. Olivier Prieur transpose à la télé le texte de Barbara Abel et Fred Grivois, excellent réalisateur de genre, s’empare de cette histoire pour en faire un drame hitchcockien dans lequel il plonge Lola Dewaere et David Kammenos.
On aime ?
Se montrer enjoué à chaque proposition pourra sembler problématique à certains mais le résultat de Je sais pas va au-delà ce qu’on espérait, voire imaginé. La série démontre une nouvelle le redoutable talent de réalisateur de Fred Grivois qui sait nous emmener dans des univers singuliers (Trauma ou Machine en étaient des exemples) et maintenir la tête sous l’eau à ses personnages – ainsi qu’à nous par la même occasion.
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La série fonctionne indiscutablement comme L’intruse en deux temps marquants, qui constituent les deux soirées de diffusion.
Les épisodes 1 et 2 ressemblent à un vibrant hommage à ses films américains comme The Omen où le Mal se cache sous les traits de pureté d’un enfant. Alors que Damien (The Omen) affiche assez facilement la couleur, ce qui rend Je sais pas si angoissante c’est le jeu tout en retenue, voire même en froideur de Élodie Batard Gautier qui incarne la jeune Emma (et qui malgré son jeune âge est assez bluffante). Mais dans cette première partie, sa proximité avec le démoniaque Damien est tout de même bien là, notamment dans la défiance littérale entre la mère et la fille, et ses accès de colère quand on semble remettre en doute ce qu’elle dit. On est même amené à se demander si la vraie nature de l’enfant ne serait pas « surnaturelle » sans que la série ne plonge réellement dedans.
Dans les épisodes 3 et 4, l’intrigue dézoome et devient un thriller à hauteur d’adulte pour basculer dans une histoire et une atmosphère que Hitchcock n’aurait pas renié en son temps. Le suspense est ainsi parfaitement distillé avec une montée en tension totalement maîtrisée au fil du temps. Le tout pour aboutir à un climax qui lui aussi s’inscrit dans un véritable hommage au maître du suspense avec cet incendie à la fin du 4 qui semble « irréel ».
On l’aura compris, Je sais pas est une petite pépite où l’on passe 4 épisodes à être mal à l’aise avec ce qui se passe et la façon dont ça évolue. Grâce à une vraie économie de textes (les personnages ne remplissent du temps d’antenne à parler), le spectateur ne peut que se retrouver au même niveau que l’héroïne campée par Lola Dewaere, cernée par un cauchemar de tous les instants et la comédienne tient ici un rôle qui change radicalement de ce dans quoi on l’a voit. Mais c’est bien David Kammenos qui se retrouve pourvu d’un rôle assez incroyable, qu’il maîtrise parfaitement et à qui il sait pleinement donner toute l’épaisseur dont il a besoin. Un vrai régal !