Le programme court n’est pas un format que l’on aime particulièrement. Qu’est ce qui rend donc « Fleur bleue » absolument géniale ?
Fleur Bleue, c’est un programme court qui met en scène Fleur et ses différents coups d’un soir dans un unique décor : son lit. Dans cette intimité, Fleur se retrouve confrontée à différents personnages incarnant chacun un thème de notre société : la parentalité, la politique, les préjugés, l’égalité des sexes, le consentement, l’écologie…
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L’essentiel
Créée, écrite et réalisée par Enya BAROUX et Martin DARONDEAU, Fleur Bleue est une série d’épisodes courts de 2 à 4 minutes et qui place son héroïne au lit avec un ou une partenaire et qui évoque tous les questionnements autour de la sexualité et de l’amour. La série va très loin dans ce qu’elle dit et n’affiche aucune pudeur à évoquer tel ou tel thème. La série en terme d’écriture comme de réalisation utilise tous les codes du programme court pour mieux s’en affranchir, faisant preuve d’ingéniosité et de malice malgré une unité de lieu identique.
On aime ?
Malgré le fait qu’on n’aime pas trop le format court qui en règle générale ne permet pas d’approfondir les personnages et leur permet tout juste d’être figé dans une caractérisation « éternelle », Fleur Bleue fait partie de ces quelques pépites qui font du bien en faisant de ce cadre restreint une vraie force pour déployer ses ailes. Grâce à son écriture intelligente, Fleur Bleue peut être à la fois une série féministe mais aussi une série qui en montre les paradoxes. Comme le disait Enya Baroux, son interprète, au Mouv’ : « Fleur veut être féministe mais il y a plein d’endroit où elle ne l’est pas, on est jamais parfait dans son militantisme« . Et c’est précisément là que la série se montre extrêmement bien ficelée, c’est qu’elle a la profondeur qui n’oublie jamais le combat de tous les jours qui est nécessaire, sans oublier de montrer que sur tel ou tel point, on flanche, on se contredit, on se dévoie même. Dans une société où l’on voudrait que tout soit tout blanc ou tout noir, Fleur Bleue réussie en 3 minutes à se montrer nuancée et jamais caricaturale, plutôt archétypale.
L’épisode qui représente véritablement tout ce qu’on aime dans la série c’est « Fleur & le mec déconstruit » dans la saison 2 qui en 3 minutes expose un sujet véritablement central, avec un sens du rythme, du propos et de l’humour vraiment remarquable.
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C’est sans doute une évidence mais outre cette écriture et cette réalisation vraiment intelligente, la force de Fleur Bleue réside vraiment dans le talent indéniable d’Enya Baroux son héroïne. Non seulement, elle se montre pleinement douée pour écrire sur sa génération, mais elle l’incarne d’une manière réellement bluffante, car elle donne vie sous ses allures de comédie pure, à une vraie héroïne de comédie romantique 2.0.
Elle a un vraiment sens du tempo pour délivrer son texte – une donnée primordiale pour assurer la comédie. Mais elle est aussi la parfaite « girl next door » que les américains aiment avoir dans leur romcom : cette jeune femme que toutes les filles veulent avoir comme copine et dont tous les mecs peuvent tomber amoureux … ou inversement car malgré la situation exposée, tout le monde peut se retrouver et se projeter dans les situations décrites.
Mais à n’en pas douter, Enya Baroux constitue au delà de la série une vraie découverte, une vraie révélation et elle dessine avec Fleur Bleue les contours d’une histoire que l’on pourrait sans peine voir durer plus longtemps (dans des épisodes plus longs). On en redemande encore !