« Pluribus », réalisée par le créateur de Breaking Bad, débarque sur Apple TV+ et intrigue déjà les amateurs de séries. Avec « Pluribus », Vince Gilligan, mélange science-fiction, satire sociale et réflexion sur le bonheur. Entre univers dystopique et personnages complexes, la série questionne notre rapport à la liberté individuelle et au collectif.
Une intrigue originale qui interroge le bonheur collectif
Pluribus raconte l’histoire de Carol Sturka, interprétée par Rhea Seehorn, qui est l’une des rares personnes immunisées contre un virus mystérieux. Ce virus ne rend pas malade au sens classique, mais il transforme la population en une conscience collective euphorique, où chacun est constamment heureux. Cependant, toute liberté individuelle disparaît. L’intrigue, à la fois surprenante et dérangeante, pousse le spectateur à s’interroger : jusqu’où accepterions-nous d’abandonner notre liberté pour un bonheur garanti ?
La série joue habilement sur cette idée de contrôle social et de conformisme. Chaque épisode dévoile de nouvelles facettes de ce monde où la joie est imposée, et où toute émotion négative est considérée comme dangereuse. Carol, en tant que dernière personne “normale”, devient le miroir de l’humanité, celui qui nous rappelle ce que signifie vraiment être libre. Cette approche originale distingue Pluribus des autres séries de science-fiction, souvent centrées sur l’action ou le fantastique. Dans Pluribus, l’enjeu est avant tout philosophique et psychologique.
Pluribus par le réalisateur de Breaking Bad
Le génie de Vince Gilligan réside dans sa capacité à mêler tension narrative et profondeur psychologique. Connu pour Breaking Bad, où chaque choix moral de Walter White était scruté, et Better Call Saul, qui explorait les zones grises du comportement humain, Gilligan transpose ici son style dans un univers dystopique. Chaque épisode de Pluribus est construit comme un puzzle, avec des dialogues subtils, des personnages ambivalents et des situations qui interrogent le spectateur sur sa propre perception du bonheur et de la liberté.
Pluribus se déroule à Albuquerque, ville emblématique déjà utilisée dans ses précédentes créations, mais le décor ne se limite pas à un simple cadre réaliste. Il devient un personnage à part entière. Les rues, les habitations et les lieux publics illustrent la tension entre la normalité apparente et la menace sous-jacente d’un contrôle totalitaire. Les neuf épisodes de la première saison permettent à Gilligan de déployer lentement son récit, en construisant un suspense constant et en offrant des révélations surprenantes qui maintiennent l’intérêt du spectateur.
Pourquoi Pluribus fait autant parler ?
Depuis sa sortie, Pluribus suscite un véritable engouement sur les réseaux sociaux. Sur la plateforme Metacritic, elle affiche une note de 86/100 sur 35 critiques professionnelles, soit une « acclamation universelle ». Les journalistes saluent son originalité : « Pluribus réussit à être une série comme aucune autre que vous avez vue ». Dans un autre registre, The Washington Post souligne que même si la mise en place est immersive, son rythme et son personnage principal moins “traditionnellement actif” peuvent se révéler déroutants.
Sur les réseaux sociaux, l’enthousiasme est palpable. Des milliers de commentaires saluent le mélange de genres et la proposition audacieuse. « Nous n’en sommes qu’à deux épisodes, mais pour l’instant, je suis complètement accro à ce cauchemar dystopique à l’humour sombre. », « Pluribus capture vraiment le sentiment d’isolement au sein d’un événement traumatique qui change la vie… Tout le monde agit comme s’il était heureux… avec une empathie creuse… ce qui rend l’ensemble encore plus dérangeant. ».
L’auteur‑créateur Vince Gilligan lui‑même avait anticipé cette réaction. «Je sais que tout le monde ne va pas aimer », confie-t-il.
Collectivement, le mélange d’une mise en scène ambitieuse, d’un propos sociétal fort et d’une réception aussi polarisée contribue à faire de Pluribus un phénomène « séries » incontournable de cette fin d’année.