Au fil des décennies, plusieurs acteurs ont marqué l’histoire du cinéma en s’appropriant le personnage de Jean Valjean. Retour sur ces interprètes qui, même aujourd’hui, continuent de le faire vivre sur grand écran.
Figure monumentale de la littérature française, Jean Valjean continue de fasciner les cinéastes comme les acteurs. Endosser ce rôle, c’est porter sur ses épaules l’un des personnages les plus puissants de la littérature de France. Un homme brisé qui se reconstruit, un fugitif traqué, un père adoptif bouleversant, un symbole de justice et de rédemption. Il y a 100 ans, une version des Misérables, sortez. Réalisé par Henri Fescourt, le rôle de Valjean était tenu par Gabriel Gabrio en 1925. Aujourd’hui c’est Grégory Gadebois qui endosse le personnage pour un film qui sort le 19 novembre 2025.
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Jean Gabin : « Les Misérables » (1958)
Classique parmi les classiques, la version de 1958 offre à Jean Gabin l’occasion d’un rôle à la hauteur de sa stature. Le monstre sacré du ciné français construit un Jean Valjean massif, digne et profondément humain. Son jeu, tout en retenue, donne au personnage une intensité brute. Un homme qui lutte silencieusement contre la fatalité, dans un film qui reste une référence pour toute une génération.
Lino Ventura : « Les Misérables » (1982)
Vigy-quatre ans plus tard, Lino Ventura reprend le flambeau dans une adaptation ambitieuse. Fidèle à son style, Ventura livre un Jean Valjean solide, rigoureux, un homme qui avance comme un roc face à l’adversité. Sa confiance avec Javert y gagne une dimension sèche et puissante. Moins théâtrale, plus physique. Une interprétation inoubliable pour les amateurs de cinéma français des années 80.
Jean-Paul Belmondo : « Les Misérables » (1995)
Dans les mains de Claude Lelouch, Les Misérables devient une relecture contemporaine, et Jean-Paul Belmondo y campe un Jean Valjean moderne, à la fois fugueur, protecteur et justicier. Fidèle à son énergie légendaire, Belmondo fait du personnage une chose vivante, charismatique, plus ancré dans le réel que dans le symbole. Une proposition singulière, propre au cinéma de Lelouch.
Liam Neeson : “Les Misérables” (1998)
Dans l’adaptation de 1998 réalisée par Bille August, Liam Neeson incarne un Jean Valjean intense et profondément digne. L’acteur irlandais apporte une gravité naturelle au personnage, construisant un Valjean qui porte son passé comme un poids constant, sans jamais céder au désespoir. Avec son jeu tout en nuances, Neeson offre un héros fatigué mais déterminé, capable de douceur comme d’une force redoutable. Sa relation avec Cosette y gagne une chaleur simple et authentique, tandis que son duel moral avec Javert prend une ampleur presque spirituelle. Un Valjean humain, lumineux, dont la noblesse éclaire chaque scène.
Gérard Depardieu : “Les Misérables” (2000)
Dans la grande mini-série réalisée par Josée Dayan, Gérard Depardieu endosse un Jean Valjean massif, tourmenté, presque mythologique. Son jeu, tout en force contenue, fait émerger un Valjean profondément humain : un homme marqué par la honte, la colère, puis par une quête intérieure qui le dépasse. Depardieu compose un personnage sculpté dans la douleur mais tendu vers la lumière, où chaque regard laisse affleurer la bataille entre la brutalité du passé et la dignité qu’il tente de conquérir. Une interprétation ample, viscérale, qui inscrit Valjean dans une dimension quasi tragique.
Hugh Jackman : “Les Misérables” (2012)
En 2012, la célèbre comédie musicale de Broadway est transposée au cinéma. Le rôle de Valjean revient alors à Hugh Jackman, qui livre une performance intense, entièrement chantée. L’acteur australien incarne un Jean Valjean vulnérable, habité, souvent sur le fil, dans une interprétation qui lui vaudra une nomination aux Oscars. Une version plus expressive, presque opératique, qui a profondément marqué le public international.
Grégory Gadebois : “Jean Valjean” (2025)
Dans un film centré sur la jeunesse de Jean Valjean, Grégory Gadebois apporte sa sensibilité et son regard mélancolique à un chapitre rarement exploré. Le long métrage aborde le temps où Valjean n’est encore qu’un jeune homme fauché par l’injustice, en 1815. Gadebois offre une interprétation dense, sincère, presque brute, qui enrichit de nouvelles nuances la trajectoire du héros de Hugo. Eric Besnard, réalisateur, lui a notamment donner comme compagnons de jeu Bernard Campan et Alexandra Lamy. Une version disponible le mercredi 19 novembre 2025 au cinéma.
Vincent Lindon : « Les Misérables » (2026)
Dans une adaptation ciné future, Vincent Lindon a été choisi pour incarner Jean Valjean. Un rôle qui semble conçu pour lui tant il affectionne les personnages abîmés, complexes et profondément humains. Sa présence grave et son jeu naturaliste promettent un Valjean d’une sobriété poignante, plus social que jamais, dans une époque qui résonne toujours autant avec les thèmes de Victor Hugo. Le film réalisé par Fred Cavayé est prévu pour le 9 décembre 2026. Dans le casting, on retrouvera aussi Tahar Rahim et Camille Cottin.