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WESH ZYVA T’ES OUF OU OIK ? : De l’usage du verlan

   « WESH ZYVA T’ES OUF OU OIK ? » A chaque fois que quelqu’un prononce ce genre de phrase il est fort probable que Molière se retourne des centaines de fois dans sa tombe d’effroi. L’usage du verlan est en constante progression, mais celui-ci, à défaut d’être un élément identitaire à part entière de notre génération, ne vient-il pas juste détruire la langue française et son unité ? En effet, nous sommes tous liés en tant que français par notre langue, mais le verlan, qui n’est pas compris par l’ensemble de la population (ne rigolez pas, vous avez certainement des grands parents qui un jour vous ont interpelé d’un « Heeein qu’est ce que tu racontes ? ») semble avoir institué une sorte de barrière de la langue.

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   A première vue le verlan ce n’est pas grand chose de très méchant, deux ou trois mots qui ponctuent des phrases par ci par là. De plus, des expressions qui lui sont propres, chaque génération en a. Le dictionnaire en est une preuve. Chaque année des mots en sortent d’autres y rentrent, le verbe kiffer par exemple fait aujourd’hui, en théorie, partie du langage commun. Le verlan de paire avec l’usage effréné de Youtube, une maîtrise parfaite des smartphones et la musique de boite commerciale de David Guetta constitue un élément de notre identité que l’on ne peut remettre en cause.

   Cependant, on ne peut s’identifier complètement et sérieusement à lui. L’usage du verlan devient problématique lorsqu’il surplombe celui du français. Or, nous habitons en France, nous somme français et notre langue n’est pas le çaifran mais bel et bien le français. La frontière entre l’usage du verlan et de la langue de Molière doit être clairement tracée. Pour certains cela relève de l’inné, pour d’autres c’est plus problématique n’ayant pour modèle que des personnes dont le français reste approximatif. Nous devrions tous avoir les moyens de pouvoir être en contact avec du vrai et du bon français. Le verlan qui constitue une de nos caractéristiques culturelles peut en effet se retourner contre nous. Une jeunesse dont les codes voire le langage diffèrent plus ou moins de ceux de ses représentants ne peut être comprise totalement. Elle ne pourra pas non plus être prise au sérieux (en effet de ne pas savoir parler c’est aussi grave que de ne pas savoir écrire).

   Si cela peut sonner comme un manque d’ouverture d’esprit, ça ne l’est pas. Il ne s’agit pas de remettre en cause le verlan lui même, seulement son usage excessif. Alors soyons curieux, soyons bilingues verlan-français, soyons fiers de notre pays et de parler cette si belle langue. De plus si l’on revendique le verlan comme étant un élément culturel à part entière il ne faut pas oublier qu’a fortiori le français l’est aussi, et ce depuis légèrement plus longtemps.

Laurença d’Orey

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