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Conflit ukrainien : clivage entre les Occidentaux ?

Après avoir pris l’initiative avec le président français François Hollande de discuter d’un plan de paix pour l’Ukraine, la chancelière allemande Angela Merkel a réaffirmé sa position lors de la Conférence sur la Sécurité à Munich ce week-end du 6 au 8 février 2015 : ne pas livrer d’armes aux Ukrainiens. Une stratégie qui commence à impatienter les Américains.

 La Conférence sur la sécurité, à Munich : bilan décevant

Durant la Conférence annuelle sur la Sécurité à Munich, qui a eu lieu entre les 6 et 8 février 2015, chefs d’État, de gouvernement, ainsi que ministres des Affaires Étrangères et diplomates internationaux se sont réunis, afin, entre autres, cette année de trouver des solutions au conflit ukrainien. Le bilan est plutôt décevant pour le front occidental, puisqu’un écart entre la stratégie allemande et la stratégie américaine s’est fait ressentir. Une diplomate américaine aurait même qualifié cette conférence de « frustrante« , d’après le Spiegel.

Les Allemands, ainsi que les Français, refusent de livrer des armes aux Ukrainiens. Le ministre des Affaires Étrangères Frank-Walter Steinmeier a été clair: livrer des armes serait « très risqué et contreproductif. » Autrement dit, d’après les Allemands, cela entraînerait une escalade du conflit, et constituerait une véritable guerre armée au sein du Vieux Continent. La chancelière Angela Merkel préfère préciser les termes de l’accord de Minsk, signé à l’automne 2014 par l’OSCE, l’Ukraine, la Russie et les séparatistes pro-russes. En plus d’un cessez-le-feu qui n’a pas été respecté, cet accord prévoit de décentraliser le pouvoir en Ukraine, donc rendre plus autonomes certaines régions et donner un statut spécial aux régions de Donetsk et de Lougansk.

Les États-Unis considèrent les choses sous un autre angle: il faudrait livrer des armes aux Ukrainiens, il en va du droit à l’autodéfense, pour reprendre les termes du vice-président américain Joe Biden. Le président ukrainien Porochenko souhaite lui aussi vivement que les Occidentaux fournissent à son pays des armes. Le Spiegel écrit: « Les Américains sont déçus par l’hésitation allemande« . Ce média évoque même les prémisses d’un « clivage » du côté occidental, malgré les démentis de John Kerry, le secrétaire d’État des Etats-Unis  : « Il n’y a pas de clivage, il n’y a pas de désaccord. »

Conférence sur la Sécurité

Conférence sur la Sécurité. Source: securityconference.de

 Avant le sommet de Minsk, rencontres de diplomates à Berlin

Prochaine étape des négociations sur le conflit ukrainien: Ce mercredi 11 février 2015 se tiendra un sommet à Minsk réunissant Merkel, Hollande, le président russe Poutine et Porochenko. L’accord de Minsk sera au coeur de leurs discussions, puisqu’ils comptent bien en redéfinir certains termes. Il faudra notamment délimiter une zone d’armistice s’étalant sur une cinquantaine de km, et se mettre d’accord sur le statut de Donetsk et Lougansk, importante zone minière en Ukraine.

Du fait de la tâche colossale qui attend les quatre dirigeants, d’âpres discussions diplomatiques sont menées en ce moment. Ce lundi 9 février, des diplomates ukrainiens, français, allemands et russes se concertent à Berlin. Quant à Mme Merkel, après s’être rendue vendredi 6 février à Moscou, elle s’envolera cet après-midi pour s’entretenir avec le président américain Barack Obama.

A l’instar de ce qu’a écrit le Spiegel, il est préférable pour les Occidentaux de rester unis sur la question ukrainienne, afin de peser face à la Russie lors des prochaines négociations et d’aboutir plus facilement à des compromis. Après tout, l’unité est l’instrument le plus fort dans ce conflit.

Photos: 1: AFP PHOTO/Jewel Samad
2: securityconference.de

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