Pour cette 3e édition du Weather Festival, Radio VL était dans les starting blocks. Nous avons eu la chance de pouvoir couvrir l’intégralité des 3 jours du Main Event. Retour sur nos impressions.
Au menu du premier jour : Interview de Derrick May, live d’Omar Souleyman, concert de Derrick May avec Francesco Tristanno, Dzijan Emin et l’orchestre Lamoureux.
20h00: Nous passons les portes du festival et découvrons enfin les lieux. Installé dans le bois de Vincennes, le festival occupe une clairière immense où se dressent les 5 scènes qui feront notre bonheur pendant 3 jours.
Sans plus tarder nous nous dirigeons vers l’espace média où nous avons l’honneur de rencontrer Derrick May, un des 3 créateurs de la techno, en plein tournage d’une vidéo. Une fois celui-ci libre, nous nous empressons de la saluer et de solliciter une petite interview, qu’il nous accorde.
Radio VL: Bonjour Derrick, qu’est-ce que ça fait de revenir à la Weather ?
Derrick May: C’est toujours un plaisir, d’autant plus que la prestation de ce soir va être très particulière.
Radio VL: Effectivement, tu présentes un nouveau concert avec un orchestre symphonique ce soir. Quelles sont tes appréhensions concernant le fait de devoir travailler avec un orchestre ? Combien as tu de musiciens ?
Derrick May: Ils sont 50. C’est très bizarre, on n’a pas du tout la même culture du travail. Quand on est habitués à des contrats pour une nuit, un E.P, eux ne signent pas pour moins de 2 voire 3 ans. Ca a été très bizarre, j’ai dû signer pour 3 ans avec eux.
Radio VL: Et ça n’a pas été trop difficile de devoir adapter ton répertoire pour 50 musiciens ?
Derrick May: Oh j’ai de la chance ! Tu vois le chauve là-bas (il désigne Dzijan Emin)? C’est lui qui a fait ce travail de titan. Il a adapté 5 de mes morceaux et 2 des siens pour tout le monde. Ce concert n’aurait pas pu être possible sans lui.
Radio VL: Du coup ça va donner quoi ?
Derrick May: Ah tu verras le résultat, je ne te répondrai pas.
Radio VL: T’es tu inspiré du travail de Jeff Mills avec l’orchestre de Montpellier ?
Derrick May: Ca ne va pas du tout être pareil. Tu vois Jeff improvise à la TR-909 (boîte à rythme mère de la Techno ndlr) en face de l’orchestre, c’est vraiment lui versus l’orchestre. Alors que dans mon cas je serai un musicien comme un autre, au milieu d’eux avec mes instruments. Ce concert a été vraiment pensé comme cela.
Radio VL: Ca s’annonce intéressant. Merci beaucoup Derrick, on est impatient de voir ce que ça donne.
Le temps que nous parlions nous avons manqué le Dorian Concept Trio. Nous nous rattrapons donc en allant écouter Omar Souleyman.
Le syrien est pour le moins atypique. Repéré alors qu’il jouait dans des mariages, auteur d’une discographie gigantesque. Le voilà qui transforme la scène en voyage oriental sous amphétamines. La foule se prend au jeu et ce sont 10 000 enfants qui sautillent partout au son de Warni Warni sous le soleil couchant.
Mais voilà que la Nuit se lève et avec elle le changement de scène. Nous quittons les airs d’Orient pour rejoindre ce qui s’annonce être le clou de la soirée : le concert de Derrick May accompagné du très talentueux pianiste Francesco Tristano, du label In Finé, ainsi que de l’orchestre Lamoureux sous la direction de Dzijan Emin.
Comme nous l’avait précédemment dit Derrick May, ce dernier est effectivement au centre de l’orchestre mais en retrait, caché derrière un mur d’écran, musicien parmi les autres. Francesco Tristano, en pianiste soliste est presque plus visible. La performance est effectivement une performance de groupe et non pas celle d’un artiste accompagné d’un orchestre. Et on peut dire que la prouesse technique est brillante, l’orchestre reprend magistralement les hymnes Techno de Derrick May, ajoutant une nouvelle note à ce répertoire déjà bien riche. La totalité du concert est filmée par Arte Concerts, profitez c’est sublime.
Au bout d’1h25 de voyage musical Francesco Tristano entame sa reprise classique de l’hymne Strings Of Life. La foule retient son souffle pendant les 7 minutes d’introduction et n’en peut plus de frétiller à chaque reprise du thème. Enfin les percussions font leur entrée et c’est l’hystérie. La musique prend le contrôle du public qui ne se retient plus. C’est dans un énorme élan de joie que se clôt ce premier soir. Derrick May, Francesco Tristano et Dzijan Emin sont ovationnés et se retirent ensuite pour laisser l’orchestre jouir de 15 minutes d’applaudissements. On ne s’est pas encore remis de la prestation.