Avant l’arrivée des inédits de Supergirl en octobre, la CW a annoncé qu’elle rediffusait la série chaque lundi dès le 1er août. On revient sur le pilote.
C’est quoi Supergirl ? Kara Zorl-El, la cousine de Kal El, donc Superman, est envoyée sur terre en même temps que son petit cousin (à l’époque) afin de le protéger. Manque de bol, sa capsule est déviée et elle passe deux décennies à dormir dans la zone fantôme, sorte de dimension parallèle où le temps n’a pas prise. Une fois sortie, elle est confiée aux Denvers, qui l’élèveront comme une humaine. C’est en vivant de cette façon, jeune assistante au Tribune de National City, qu’elle décide d’endosser le symbole en forme de S (Supergirl) et la cape rouge et devenir une héroïne comme son cousin.
C’est donc une nouvelle adaptation d’un personnage de DC Comics qui fait son apparition. Rappelons rapidement que CBS et Warner sont tous deux actionnaires majeurs de The CW (qui diffuse déjà Arrow, The Flash et Legends of Tomorrow, toutes trois adaptées également de personnages DC, que l’on regroupe sous le terme “Arrowverse”), mais surtout que la Warner possède DC Comics, et donc les droits dérivés.
Aux commandes de Supergirl on retrouvera deux noms bien connus de ceux qui suivent déjà les séries du “Arrowverse”, en l’occurence Greg Berlanti, le golden boy télévisuel du moment et Andrew Kreisberg. Il faut également citer Ali Adler, prolifique femme de télévision qui a déjà officié notamment sur Chuck, No Ordinary Family et Glee. La mention de la série teen-musicale de Ryan Murphy et Brad Falchuk n’est pas totalement innocente, puisque Grant Gustin qui interprète Barry Allen/The Flash dans la série éponyme est apparu dans quelques épisodes de Glee, mais surtout Melissa Benoist, ici Kara Zor El/Supergirl, elle, en était une régulière avec le rôle de Marley Rose pendant quelques 42 épisodes.
Aux côtés de Melissa Benoist, on retrouvera Chyler Leigh, qui interprète la sœur adoptive de Kara, Alex, ressuscitée de son crash de Grey’s Anatomy, pour pratiquement commencer cette nouvelle série par un autre avion en danger. Jeremy Jordan, quand à lui, endosse le costume du bon pote, Winn Schott, annonçant sans doute une romance atrophiée entre les deux personnages. Calista Flockhart, elle, nous refait “Le Diable s’habille en Prada”, qui est sans doute la façon qu’on trouvé les créateur de féminiser les caractéristiques d’un Perry White, légendaire rédacteur en chef du Daily Planet. D’ailleurs, la référence à ce dernier n’est pas oublié puisque Mehcad Brooks, lui, est ici Jimmy Olsen, photographe bien connu des amateurs de Superman, qui devient une sorte de mentor de la jeune femme. Il faut aussi noter la présence de Dean Cain, qui fut Clark Kent/Superman dans Lois & Clark : Les nouvelles aventures de Superman, et Helen Slater, qui elle même interpréta Kara Zor-El/Supergirl dans la film de 1984, ici les parents adoptifs de la jeune super héroïne. Tous deux avaient déjà fait des apparitions dans Smallville et surtout Berlanti nous a déjà fait le coup dans The Flash. Mis à part le personnage de Cat Grant (Calista Flockhart), définitivement trop caricatural et grossier, et sans doute celui d’Alex Denvers (Chyler Leigh), un peu toujours au bord des larmes, et manquant un peu d’épaules au stade du pilote, l’ensemble tient la route, et promet une galerie de personnage que l’on aura plaisir à suivre. Melissa Benoist, elle, nous offre une interprétation de Supergirl à la fois drôle, fraîche et sans omettre un sens de l’épique quand cela s’avère nécessaire. Mission accomplie de ce côté là.
Wham Bam!
Le pilote, mis en boîte par Glen Winter, spécialiste du genre (Il a réalisé 12 épisodes de Smallville, 6 épisodes d’Arrow, 3 épisodes de The Flash et c’est lui qui réalise également le pilote de Legends of Tomorrow), est d’excellente facture. Bien découpé entre exposition, caractérisation des personnages et action, ce pilote joue parfaitement son rôle, sans omettre les relations avec le personnage de Superman, notamment via quelques plans iconiques. Tout l’enjeu étant de créer un nouveau personnage (ou en tout cas une nouvelle version de celui-ci), dans un univers dans lequel une référence, en l’occurence Superman, existe déjà. Une mention spéciale à la musique, en tout cas pour la partie instrumentale, qui elle aussi donne de l’ampleur à l’ensemble. Certes, ce n’est pas du John Williams, mais cela reste néanmoins un choix de l’épique.
Globalement, ce pilote fait son office à tous les niveaux. On découvre des personnages dont on nous donne suffisamment d’éléments sans pour autant avoir besoin de plus d’un pilote pour qu’ils soient attachants. Les enjeux, tout du moins initiaux, sont posés de manière à donner, dès le départ, un axe d’intrigue, un peu à la manière de ce qui a été fait dans The Flash. Ici il s’agit de prisonniers de l’espace qui veulent conquérir la terre. Cet artifice permet donc au show de développer une intrigue aux dimensions cosmiques tout en étant capable de sortir “le vilain de la semaine” et donner du rythme à chaque épisode.
Finalement, la seule question que l’on pourrait se poser est : Qu’est-ce que Supergirl fait sur CBS et pas sur The CW ? Mark Pedowitz, président de The CW y a un peu répondu dans une interview donnée à Deadline en août dernier : “We hadn’t launched The Flash yet, we weren’t ready to take on another DC property. In hindsight we probably should’ve gone that direction… Sometime you lose great shows.” (“Nous n’avions pas encore lancé The Flash, et nous n’étions pas prêts pour une autre licence DC. Après coup nous aurions sans doute du prendre cette direction… Parfois on perd des grandes séries”). Si des rumeurs de crossovers courent déjà entre Supergirl et le Arrowverse, Nina Tassler, Présidente de CBS a coupé court dans une interview donnée en janvier dernier à IGN : “Those two shows are on a different network. So I think we’ll keep Supergirl to ourselves for a while.” (“Les deux shows sont sur des chaînes différentes. Nous allons garder Supergirl pour nous seuls pour un moment”). Certes la porte n’est pas fermée, d’autant que les propos de Tassler on pratiquement un an. Pour autant il est difficilement imaginable que le public, en dehors d’une niche de fans, suive si les passages sont trop fréquents.
Supergirl est donc une réelle réussite du genre. Proposant un mélange d’intrigue super-héroico-cosmique, de comédie, d’action et d’un soupçon de “young adult drama”, la promesse de la série est tout ce que l’on peut attendre du genre. A suivre donc…
Crédits: CBS