Depuis le 23 août 2019 , Emmanuel Macron s’oppose à l’accord commercial entre l’Union européenne et les pays sud-américains formant le Mercosur estimant que Jair Bolsonaro n’a pas respecté ses engagements environnementaux.
Mercosur-UE : un accord trouvé après 20 ans de négociations
Le 29 juin 2019 à Osaka (Japon) se terminait les négociations entre les pays alliés du Mercosur et l’Union européenne qui avaient débuté en juin 1999. Cet accord commercial, qui est le premier conclu par le Mercosur, est un traité de libre-échange touchant plus de 770 millions de consommateurs.
Il permet notamment la suppression de droits douaniers entre les deux continents dans les secteurs industriel et agricole par exemple. Environ 99.000 tonnes de viande bovine devraient être ainsi exportées en Europe depuis le continent sud-américain. L’accord enlèvera également des frais de douane dans les secteurs du textile et de l’industrie pharmaceutique.
Le Canada et le Japon ont eux aussi conclus quelques accords commerciaux bien qu’ils ne fassent partis d’aucunes des deux alliances économiques.
La protection environnementale comme nouvelle condition des accords internationaux
L’accord Mercosur-UE n’est pas seulement commercial car il comporte également une close sur la préservation de l’environnement.
En effet, les pays ayant accepté cet accord se sont engagés à conserver les forêts, respecter les droits des travailleurs et à veiller à ce que les entreprises aient un comportement plus responsable. De plus, ils doivent aussi faire appliquer les décisions prises lors de la COP21.
Cependant les ONG défendant le développement durable et la protection environnementale s’inquiétèrent du président brésilien Jair Bolsonaro qui restait favorable à l’agrobusiness (activités entre l’agriculture et les industries agroalimentaires / ex : déforestation pour la mise en place de la culture du soja).
Bien qu’elles soient le poids lourd dans l’économie du Brésil, ces activités s’opposent au respect de l’environnement puisqu’elle incite à la déforestation de la forêt amazonienne pour établir des grands champs de cultures.
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Le « poumon de la Terre » en feu : Emmanuel Macron réagit
Depuis déjà quelques semaines, la forêt amazonienne se consume petit à petit sous les yeux du monde entier. Face au manque de réaction de la part de Jair Bolsonaro, le président français a décidé le vendredi 23 août 2019 de s’opposer à la ratification de l’accord Mercosur-UE. Il estime en effet que le chef d’état brésilien ne répond pas à ses engagements environnementaux.
Alors que le G7 avait lieu à Biarritz il y a deux semaines, la situation de la forêt amazonienne était au coeur des discussions et le conflit Macron-Bolsonaro compliqua les échanges.
Londres et Berlin ne soutiennent pas explicitement Emmanuel Macron, le chef d’état espagnol Pedro Sánchez s’est opposé à ce rejet et le Luxembourg et l’Irlande menacent de voter contre si Bolsonaro n’agit pas.
Le conflit ne semble pas vouloir se terminer puisque dimanche soir un des ministres brésiliens a vigoureusement critiqué Emmanuel Macron sur Twitter le traitant de « crétin ou tricheur opportuniste » et l’accusant de chercher le « soutien du lobby agricole français ».
Des négociations toujours en cours pour régler ce conflit et stopper les incendies qui ravagent encore la forêt amazonienne.
Les négociations ne sont pas pour autant interrompues et chaque pays participant à l’accord cherche une solution au conflit Macron-Bolsonaro. Mais l’affrontement entre les deux chefs d’état s’est aggravé suite à un commentaire douteux de Jair Bolsonaro à propos de la première dame française, Brigitte Macron.
Dimanche dernier un internaute a publié une photo des deux couples présidentiels où Brigitte Macron était dans une position désavantageuse contrairement à la première dame brésilienne qui était rayonnante et s’est moqué d’Emmanuel Macron en disant qu’il était « jaloux » de Bolsonaro. Le président brésilien a alors réagi à cette publication en commentant : » N’humilie pas le type – MDR (Mort De Rire) ».
Depuis la relation entre les deux chefs d’état est explosive et l’accord Mercosur-UE est encore plus en danger.
Crédit photo : JACQUES WITT / AFP