Quelques jours après la décision du Conseil d’Etat, la Cour européenne des Droits de l’Homme (CEDH) s’est opposée en ordonnant de maintenir en vie Vincent Lambert, tétraplégique dans un état végétatif depuis son accident de la route en 2008. Le cas Lambert n’a donc pas fini de diviser.
Alors que la messe semblait dite après le verdict du Conseil d’Etat mardi dernier, l’appel à la CEDH aura donc permis à la famille Lambert de gagner du temps. Car ce n’est une victoire pour personne : l’instance européenne va donc débattre du cas avant de rendre une décision qui scellera le sort du jeune homme. La guerre continue donc entre la femme du patient, qui souhaite mettre fin aux jours du patient, alors que ses parents ainsi que ses frères et sœurs y sont farouchement opposés.
Les arguments sont nombreux de part et d’autre. L’épouse du malheureux affirme qu’il aurait souhaité mourir plutôt que de rester dans cet état. Le reste de la famille ne veut pas s’y résoudre et assure que la communication est toujours présente, par le sourire notamment.
Quand l’opinion publique s’en mêle
Alors que cette famille est désormais tristement célèbre pour s’être déchirée devant la justice française, cette affaire a démontré que le sujet de l’euthanasie était encore très sensible en France. Alors que le débat commence à être abordé, les propos sont toujours mesurés et retenus. Pour preuve, les termes utilisés dans les deux camps ne sont pas si explicites : les défenseurs de l’euthanasie parlent « d’accompagnement d’une personne en fin de vie » ou encore de « dignité ». Le débat est donc lancé, mais on semble encore loin de véritables avancées législatives, ou encore dans les mentalités.