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Affaire Mila : « Je suis abandonnée par une nation fragile et lâche »

Dans une interview réalisée par Sept à Huit, Mila apparaît changée. Piercings, faux cils, cheveux rasés et colorés, elle revient à l’écran témoigner. 

Des paroles qu’elle ne regrette pas 

Dans l’interview de ce dimanche 13 juin, Mila affirme ne pas regretter ses paroles et sa vulgarité. Elle reconnaît que ses termes sont crus et grossiers envers l’Islam, mais elle défend sa liberté d’expression « je pensais que j’étais libre de pouvoir dire ce que je voulais dans mon pays ».  Mila revient également sur le droit au blasphème et à la loi qui l’autorise en France. Elle se défend de ne pas être en tort, et de ne pas avoir à s’excuser. Néanmoins, elle explique se sentir injustement condamnée pour avoir fait usage de ses libertés.

« J’ai l’impression d’être condamnée pour un crime que je n’ai pas commis ». 

Des propos lourds de conséquences pour elle …

Mila a dû se forcer à vivre avec un nouveau mode de vie. En effet, depuis maintenant 18 mois, l’ado vit sous protection policière, sous peine que ses harceleurs ne mettent à exécution leurs menaces. Celles-ci sont légion : menaces de viol, d’égorgement, de brûlure à l’acide, de lapidation, de pendaison, et la liste est encore longue.

L’invitée de Sept à Huit avoue sortir constamment accompagnée, et ne plus pouvoir être seule sans encourir de risques. Mila est déscolarisée, son lycée d’origine ne disposait pas des moyens nécessaires pour assurer sa protection De même pour le lycée militaire qui l’avait accueillie après l’incident. Ainsi, acquérir son BAC n’est désormais plus sa priorité, « au niveau des études je suis complétement perdue » se confie-t-elle.

«  Prisonnière de son propre pays »

La jeune femme se dit d’accord avec l’internaute qui lui faisait remarquer qu’elle était prisonnière de son propre pays. Mila explique qu’elle s’emprisonne constamment dans des « couches de vêtements et dans des maquillages différents », afin de ne pas être reconnaissable. On lui dicte sa façon de s’habiller « tu dois mettre des perruques » ou «  mets un chapeau ». 

Mila dit se sentir « abandonnée par une nation fragile et lâche », avec une majorité silencieuse qui la soutient, mais qui ne fait rien. 

C’est avec beaucoup de calme qu’elle conclut ne plus être en mesure de se projeter   « je me vois peut-être grande brûlée, une jambe arrachée ou peut-être que je serai morte dans cinq ans »

Pour ceux qui n’auraient pas suivi 

L’Affaire Mila, c’est l’histoire d’une adolescente de 16 ans, harcelée, menacée quotidiennement de mort, et vivant sous protection policière depuis 18 mois. 

Tout commence le 18 janvier 2020 lors d’un live Instagram. L’adolescente se prête au jeux des questions/ réponses avec ses abonnés. Parmi les questions intimes qui lui sont posées, on lui demande son orientation sexuelle, ce à quoi elle répond qu’elle est lesbienne. Les questions se font rapidement de plus en plus précises et ciblées. Elle en vient à admettre que « les rebeus et les noirs » ne l’intéressent pas. Les internautes réagissent par des messages de haine. On commence pas la dénigrer sur son physique et son style vestimentaire. Puis, on la traite de « sale lesbienne » et de raciste. Ce à quoi Mila rétorque « je ne m’en prends pas aux croyants mais seulement à l’islam ». 

En effet dans son live, on peut entendre l’adolescente répéter ces propos violents : « L’islam c’est de la merde ». 

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Journaliste et étudiante à l'École d'Histoire de La Sorbonne.
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