L’agriculteur niçois de 37 ans Cédric Herrou a été condamné ce vendredi 10 février à 3000 euros d’amende avec sursis. La justice lui reprochait d’avoir accueilli des migrants à la frontière franco-italienne.
Il n’écopera pas d’une peine de prison. Jugé ce matin par le tribunal correctionnel de Nice, Cédric Herrou a été condamné à 3000 euros d’amende avec sursis pour avoir pris en charge des migrants sur le sol italien. Le maralpins a en revanche été relaxé pour les autres chefs d’accusation dont il faisait l’objet. À savoir, l’aide au séjour et à la circulation de migrants en situation illégale, et l’installation de migrants dans un centre de vacances désaffecté de la SNCF.
Le procureur de Nice avait requis huit mois de prison avec sursis
Lors de l’audience qui c’était tenue le 4 janvier à Nice également, le procureur Jean-Michel Prêtre avait requis huit mois de prison avec sursis à l’encontre de Cédric Herrou, ainsi que la confiscation de son véhicule et un usage de son permis de conduire exclusif à sa profession. Le parquet lui reprochait également un détournement de la loi de 2012 accordant l’immunité pénale à ceux qui apportent une aide humanitaire aux migrants. Il s’était défendu en expliquant « qu’il y a des morts sur la route, des familles qui souffrent. Je le fais parce qu’il faut le faire« .
Une centaine de personnes présentes pour soutenir le niçois
Malgré l’heure matinale, une centaine de personnes étaient venues le soutenir devant le palais de justice de Nice. Ils sont nombreux à soutenir l’action de cet agriculteur au grand cœur. Lors de son audience du 4 janvier déjà, quelques 300 personnes étaient venues soutenir Cédric Herrou. Il ne devrait d’ailleurs pas arrêter son action de solidarité à l’issue du procès. Il avait annoncé sur Europe 1 il y a quelques jours qu’il continuerait à agir malgré les menaces de l’Etat et du procureur. En août 2016, l’agriculteur avait déjà été condamné par la justice, l’accusant d’avoir transporté huit Erythréens. L’affaire avait finalement été classée sans suite.
Le sud-est de la France, principal point de passage des migrants
La frontière franco-italienne a vu passer près de 180 000 migrants en 2016, une année record. Arrivés par la mer sur les côtes Italiennes, ils sont nombreux à tenter de passer cette frontière pour s’installer en France ou rejoindre le nord pour tenter un passage en Angleterre. La majorité d’entre eux sont afghans, érythréens et soudanais. Ils montent à Vintimille pour tenter de passer en France par l’autoroute ou les départementales qui relient les deux pays. Lorsqu’ils sont interceptés, les autorités les renvoient immédiatement en Italie.