Pascal Fauret et Bruno Odos, deux des quatre pilotes français condamnés à 20 ans de prison en République dominicaine pour trafic de cocaïne présumé, ont quitté le territoire dominicain samedi et ont rejoint la France. Un commando d’ex-agents de la DGSE aurait exfiltré les deux pilotes. Le Quai d’Orsay nie toute implication.
Ils avaient l’interdiction formelle de quitter le territoire dominicain par la justice locale. Ayant comparu libres à leur procès en août et remis en liberté dans l’attente de leur procès en appel, Pascal Fauret et Bruno Odos se sont enfuis samedi et ont rejoint la France. Les deux pilotes auraient prétexté une sortie en mer touristique avec Aymeric Chauprade (eurodéputé FN) et un ancien marine pour monter sur une embarcation de plaisance.
Les pilotes ont ensuite rejoint un deuxième bateau où se trouvaient d’autres hommes participant à l’opération d’exfiltration. Ils ont ainsi gagné la métropole française en transitant par Saint-Martin et la Martinique, avant de prendre l’avion. Le commando ayant aidé l’opération serait composé de marines et de deux ex-agents de la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure).
« Ils étaient déterminés à rejoindre la France »
Quelques zones d’ombre subsistent quant à l’utilisation d’un hélicoptère lors de ce transit, alors que Valeurs Actuelles a publié la facture de la location d’un hélicoptère au nom de l’eurodéputé FN. Le Quai d’Orsay a en revanche immédiatement démenti être impliqué dans l’exfiltration.
L’eurodéputé Chauprade, qui s’est toujours dit « convaincu de leur innocence », a affirmé avoir dîné avec Pascal Fauret et Bruno Odos le samedi 17 octobre dans un hôtel de la République dominicaine. « Ils avaient retrouvé une forte combativité et j’ai compris alors qu’ils étaient déterminés à rejoindre la France pour pouvoir se défendre. Ils étaient très motivés par la perspective de partir », a-t-il raconté.
En ce moment même, les deux pilotes sont auprès de leur famille dans la région lyonnaise. Me Eric Dupont-Moretti, qui défend désormais Pascal Fauret, a affirmé que les deux hommes « n’étaient pas en fuite mais à la disposition de la justice« , et qu’il ne sera « pas nécessaire de délivrer un mandat d’arrêt » car son client, tout comme Bruno Odos, est prêt à se rendre sur convocation du juge d’instruction et du procureur de la République pour « répondre à toutes les questions. »