Ce matin, le Maire de Bordeaux et actuel coprésident par intérim à l’UMP, Alain Juppé a déclaré sa candidature pour les primaires de l’UMP en 2016, sur son blog. Cette fois, c’est sûr, l’ancien Premier Ministre annonce ses ambitions présidentielles.
L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. Et ça, Alain Juppé le sait. Dans un billet intitulé « 2017, bientôt… » sur son blog, le Maire de Bordeaux a annoncé ce matin, aux alentours de huit heures, qu’il serait candidat à la primaire UMP en 2016 pour briguer l’Élysée. Personnalité politique préférée des Français en 2013, le sexagénaire souhaite gouter aux plaisirs et aux tracas que représente la fonction de Président. Lui qui codirige actuellement l’UMP aux côtés de François Fillon et Jean-Pierre Raffarin démarre sa rentrée en exposant ses ambitions aux yeux de son parti et de la France. Même si l’UMP reste d’abord fixé sur les échéances d’octobre, avec la présidentielle du parti, qui pourrait voir beaucoup de futurs envieux de l’Élysée se présentait.
Se démarquer de Sarkozy
L’ancien Président passe encore des jours paisibles en vacances, avec sa famille, pour méditer sur son retour. Il prévoit de s’exprimer en septembre sur ses ambitions personnelles et collectives avec la droite. Nul ne doute que si Nicolas Sarkozy annonce qu’il se présente à la présidence de son parti, c’est tout logiquement pour être le mieux placé pour 2017. Nous savons que l’ancien Maire de Neuilly s’est entretenu téléphoniquement avec Alain Juppé pendant ses vacances. Il souhaitait son avis sur les modalités de son retour, savoir la position du Maire bordelais. Très amis, et sur une ligne politique plutôt commune, les deux hommes ne devraient pas se mener une guerre pour le poste de président du parti. D’ailleurs, avec l’annonce très matinale de Juppé, on peut conclure que l’UMP n’intéresse plus tant que ça le membre du triumvirat. Lors de cet intérim, il est probable qu’Alain Juppé est vu l’ampleur du désastre rue de Vaugirard. Entre divisions voire haines qui s’installent entre certains membres du parti, les soucis économiques majeurs qui gagnent l’UMP, et les différentes affaires compromettantes sur la dernière campagne de Sarkozy, l’ancien Premier ministre a certainement choisis d’annoncer sa candidature maintenant pour s’éviter la présidence du parti en octobre. Il préférait laisser Nicolas Sarkozy mettre les mains dans le cambouis et se salir avant 2016, pour que les primaires lui soient favorables.
Pourquoi maintenant ?
« J’ai décidé d’être candidat le moment venue, aux primaires de l’avenir ». Alain Juppé aura 71 ans en 2016 pour les primaires, c’est le meilleur moment pour se construire un dernier avenir, ajouter une nouvelle ligne à sa carrière politique bien remplie et pleine de rebondissements.
Mais son annonce, ce matin, n’est pas une surprise. Il a souvent mis la puce à l’oreille des journalistes en laissant entendre qu’il « envisageait la possibilité » d’être candidat en 2016. Le moment n’est pas anodin, même si certains auraient préféré qu’il attende l’année 2015. En effet, ce matin le gouvernement, en pleine crise sur tous les fronts, fait sa rentrée dans une atmosphère hostile. Quels jours pourraient être mieux pour le politicien préféré des Français . Annoncer sa candidature à la succession d’un président, haïs, qui fait sa rentrée le jour même ? Pas beaucoup. Ce n’est pourtant pas les arguments que le Maire de Bordeaux a avancés sur son blog. Il a plutôt détalé une suite de paragraphes énumérant l’ensemble de ses convictions et envies pour changer l’image de son parti et de la France.
Un de plus !
Alain Juppé n’est pas le premier à s’affirmer comme prétendant aux primaires de 2016. Attention tout de même à ne pas confondre les candidats pour les primaires de 2016 et ceux pour la présidence du parti. Certains comme Sarkozy ou encore Xavier Bertrand espère pourtant briguer les deux mandats. Ce dernier s’est manifesté dès 2012 sur ses ambitions. François Fillon l’a plus ou moins fait comprendre lorsqu’il s’est déclaré « mieux placé que Nicolas Sarkozy pour 2016 ».
D’autres pourraient se joindre à la course, qu’Alain Juppé souhaite « ouverte ». Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate à la mairie de Paris, a déclaré qu’elle n’excluait pas de se présenter pour la primaire, suivant l’état de forme du parti à ce moment-là. Bruno Le Maire, Christian Estrosi ou encore Laurent Wauquiez pourraient avoir également des envies présidentielles.