L’histoire inspirante d’Alain, ancien maçon devenu paraplégique, en Charente-Maritime, qui a trouvé dans Kapla une manière de rebondir, se reconstruire et diffuser de la bonne humeur sur les réseaux sociaux.
Dans la vie, certains événements bouleversent tout. Pour Alain, ancien maçon de Saint-Georges-des-Coteaux (Charente-Maritime), une chute l’a laissé paraplégique à six mois de la retraite. Pourtant, au lieu de se laisser submerger, il a trouvé une manière singulière de se réinventer et de partager un message d’espoir grâce à un jeu de construction en bois : les planchettes Kapla.
De l’accident d’Alain à la découverte d’une passion pour les Kapla
En 2022, une chute d’environ trois mètres lors d’un chantier de maçonnerie a transformé la vie d’Alain du jour au lendemain. L’accident, survenu alors qu’il s’approchait de la retraite, l’a rendu paraplégique et a nécessité une longue période de rééducation dans un centre spécialisé à Niort. Au retour chez lui, il a dû apprendre à vivre autrement. S’adapter à un fauteuil roulant et reconstruire son quotidien avec sa famille.
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C’est à ce moment-là que le jeu de construction Kapla entre dans sa vie. Il s’exprime à un journaliste de VL : « On avait pris une boîte pour mon petit-fils, mais il a pas accroché. Mais moi j’ai bien aimé. Le lendemain je me suis lancé et il m’a vite fallu d’autres boîtes« . Il rajoute « Au début j’essayais de reproduire des bâtiments qui existent mais après j’ai voulu faire des créations originales« . À l’origine, il s’agit d’un simple jeu pour enfant composé de planchettes de bois rectangulaires. Mais Kapla est réputé pour stimuler créativité, logique, concentration et patience. Des briques de 117 mm de long, 23,4 mm de largeur et 7,8 mm d’épaisseur, une simplicité redoutable. Ce jeu n’exige que l’équilibre des pièces et l’imagination du joueur pour ériger des structures complexes.
Ce concept, créé à la fin des années 1960 par un passionné d’architecture, Tom van der Bruggen, pour visualiser ses projets, est aujourd’hui utilisé partout. Le créateur, touché par l’histoire d’Alain, lui fera une vidéo pour son anniversaire. Une surprise qui aura ému l’ancien maçon. S’ajoute un autre cadeau. Plusieurs boîtes offertes signées par M. Van Der Bruggen lui même.
Construire pour s’évader et se dépasser
Pour Alain, les Kapla sont d’abord devenus un moyen d‘occupation et une passion. La concentration requise pour empiler des centaines de petites planchettes, choisir l’équilibre des formes et imaginer des monuments miniatures a agi comme moyen d’évasion. Un élément important lorsque l’on sait que l’ancien maçon menait une vie rythmée. Entre les chantiers et sa mission de chef d’entreprise, les journées étaient bien remplies. Du jour au lendemain tout s’arrête brutalement. Alain va trouver du réconfort dans le sport. Le Charentais pratique le tennis de table, le tir à l’arc et le palet vendéen. Mais durant l’hiver, alors que les sorties se font plus rares, il se replonge dans les Kapla.
En reproduisant des structures complexes comme la Tour Eiffel, le Fort Boyar ou même l’Arc de Triomphe. Alain a pu canaliser son énergie et renouer avec une forme de construction, différente de celle de ses années de maçonnerie, mais aussi exigeante. Il s’exprime : « Ça demande un travail de recherche avant. Je regarde les dimensions des bâtiments et j’essaye de les respecter. Pour le Fort Boyar, j’ai utilisé mes 2 000 planchettes. Mais pour l’Arc de Triomphe de Paris, il m’en manquait. Donc il est moins haut que l’original.«
Cette activité n’est pas simplement ludique. Elle demande une persévérance, un sens de l’organisation, de la patience. « Pour ma prochaine construction, je sais pas encore. J’essaye d’être thématique, sans copier ce qui se fait déjà sur TikTok ou YouTube. » Le plaisir de créer et le sentiment d’accomplissement qui en résultent sont souvent cités comme des éléments clés de la résilience.
150 000 followers pour « Alain Kapla »
L’histoire d’Alain a trouvé un large écho lorsqu’il a commencé à partager ses constructions Kapla sur TikTok, avec l’aide de sa fille. Ses vidéos, montrant des créations, ont rapidement attiré l’attention de dizaines de milliers d’abonnés. Certains clips accumulent des millions de vues. Ce succès populaire lui a non seulement donné une visibilité inattendue. Mais aussi un soutien bienveillant de la communauté en ligne.
Pour Alain : « Les retours des gens sont très gentils et agréables. J’ai reçu beaucoup de très beaux commentaires qui font plaisir. » Ses vidéos sont actuellement suivies par presque 150 000 personnes sur son compte TikTok. Lorsqu’on demande à Alain pourquoi les Kapla ? Il nous répond : « J’ai commencé avec les Kapla et j’ai pas envie de mélanger. Quand j’étais petit, je jouais aux Lego, c’est différent, mais j’aime la liberté des Kapla« . Ainsi, ce qui a commencé comme un loisir est devenu une passion.
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Dans certains centres spécialisés ou classes adaptées, ces jeux aident des enfants à canaliser leur énergie, à développer leur patience ou à renforcer leurs interactions sociales. Ils apportent des bénéfices concrets dans des parcours de développement ou de rééducation.